Le vide est là promis par l’été qui commence
de longues heures feront poudroyer
le Temps –
les rangées de pavés défileront à nu
comme les grains d’une peau qui claudiqueraient.
Comment se franchissent ces pampas de lumière ?
Les autres partent - elle reste, l’œil reptilien
l’enfant logé en elle ne l’a pas quittée – plein d’affolements
mais planté mieux qu’un poignard
en un endroit indéterminé de son corps.
L’attente est une dilatation des pupilles
au bord du gouffre où l’on ne sait plus quoi guetter ;
l’ attente n’est jamais qu’ attente qui attend,
qui, déjà, voit les grands écartements
venir.
Passera-t-elle cet été, cette vigie
lestée de migrations immobiles et sans but ?
Survivra-t-elle à cette x-ième torpeur,
à cette x-ième membrane d’éloignement ?
Il n’y a plus de lieux, rien que des photons
à fouler – un Désert de Gobi de photons
extensibles, expansionnistes à l’infini –
plus de lieux à gagner, alors on tourne en rond,
on tourne à vide autour d’un lieu d’avidité
cependant que la steppe d’ocre et de blondeur
court au loin sous sa grand’voile de vent grenue.
L’huileux fleuve à silures ne respire plus
il attend, lui aussi, indifférent,
fétide
sans plus savoir ce qu’il attend que la vigie
au cœur aussi lourd de désillusion
que vierge.
Patricia Laranco.
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