jeudi 7 juillet 2022

VIATIQUE, un texte de Patricia LARANCO.

 

 

 

 

 

 



 

 

Je touille au creux de la boue maculée d’étoiles,

au cœur du cloaque fardé de petits riens.

On ne sait pas de quoi le présent sera fait,

s’il empruntera aux débris

de la mémoire,

aux formes que l’espace suggère en roulant,

à la félicité sanglante du vitrail.

N’empêche…on naît d’une fracture du néant,

d’une brèche, d’une lézarde du Rien,

d’un simple moment d’inattention qui vomit

son content de poussée, de concrétisation.

N’empêche…on naît d’un simple sursaut du présent

violenté par l’assaut d’un trop-plein de conscience

et l’usure prend appui sur ce travail

par le truchement des heures qui nous perforent ;

coloris, grumeaux de réel vont divaguant

de long en large dans les carcans des allées

comme de vrais ou de faux bourdons fous saouls flous

tandis que le socle des temples attend

leur fuite.

Mon esprit tâtonne et fore des galeries

opiniâtres sous l’écorce de la nuit creuse

ou bien plus opaque qu’un bouchon séreux

et l’on ne sait où ces galeries vont se perdre…

autrefois, les paravents de raphia veillaient

sur ma peau d’enfant jaunie par leur voisinage,

on contournait avec précaution

l’étang

les corneilles penchaient leur cri nasillard, lourd

pareil en tout point à un poids supplémentaire.

 

 

 









Patricia Laranco.

06/06/2007.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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