lundi 28 novembre 2022

La "musique venue d'ailleurs" de Serge-Mathurin THEBAULT (France).

 

 

 

 

 

 

PRISER  LE  DÉTAIL.

 

 

 

 

 

 

 

Il est bien difficile de s’assoir

sur le parapet des étoiles.

 

 

Trouver cette ligne invisible

n’est pas chose aisée.

 

 

Il faut rassembler

comme un tricot défait

les mailles qui la composent.

 

 

Se débarrasser

des futilités de ce monde.

 

 

Plonger sec et nu

dans les méandres

du soi-même.

 

 

Un aîné distillait

cette locution délicieuse :

« Il faut priser le détail ».

 

 

J’aime cette expression

saugrenue et puissante.

 

 

Je me love en elle

comme la mousse dans l’écorce

lorsqu’une brindille

échappe à une vision globale

pour attirer le regard

sur sa grâce de princesse.

 

 

Une image simple

nous ramène au centre

de notre propre existence.

 

 

Elle n’explique pas

mais dévoile tout

l’invisible et l’indicible

un peu comme un sourire

d’enfant désarçonné

par le désir

ou l’émerveillement.

 

 

J’ai pris un écart de dupe

avec l’audace.

 

 

Je ne triture plus le mot

je le laisse s’écouler

même si c’est le silence

qu’il exprime.

 

 

Je ne suis plus l’enfant

angoissé par l’obscurité

ni l’adolescent révolté

qui envoie à la gueule

de la méchanceté humaine

la douleur de son bras tournicoté.

 

 

Je n’ai plus cette souffrance sourde

de quitter cette terre.

 

 

J’ai gagné en sérénité.

 

 

Je songe à ceux que j’aime

à leurs secrets dévoilés

comme dans un confessionnal

au point de ne plus discerner en moi

le prêtre du poète.

 

 

J’avoue ne vivre

que dans l’attente

de leurs réalisations.

 

 

Une nouvelle œuvre d’Aymée

me languit d’envie.

 

 

Un poème de Robert Fred

c’est toute mon énergie

qui se met en branle

pour cueillir du ciel

l’amour qu’il veut donner.

Que les autres me pardonnent

si je n’ai pas la place

pour tous les citer ici.

 

 

Ils sont veines de mes mains

ventricules de mon cœur.

 

 

Le poème est une épreuve solitaire

à partager avec l’autre.

 

 

Il faut percevoir au milieu de la ride

le point qui sonde l’âme

de l’émotion juqu’au cœur.

 

 

Il faut s’arracher

de la vie qui dort

capter dans le fatras

des âmes et des corps

une musique intérieure

venue d’ailleurs.

 

 

Et s’il me plait

de vivre seul

au milieu de vous

l’aventure

de l’émerveillement

un œil goguenard

au milieu de l’enclos…

 

 

Que personne

ne me le reproche !

 

 

Je n’ai pas mis mon espérance

dans la soumission de vivre

comme les autres

le flux ennuyeux

de la vie qui s’écoule.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Serge-Mathurin THEBAULT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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