L'être n'est pas en quête de
vérité mais d'une consolation. Il croit désirer la vérité mais, inscrit dans la
subjectivité de sa chair, il ne peut y accéder. Ce n'est pas pour autant que la
vérité absolue n'existe pas, que tout relève d'une opinion, mais qu'on ne peut
la cerner. Sinon sous une forme mystique, dans la plénitude de la lumière du
divin, mais le partage de l'ineffable, s'il existe seulement, est impossible.
La consolation est cette ivresse qui nous permet d'oublier notre destin commun,
la fragilité de nos vies, la certitude de la mort et nos âmes assaillies par
toutes les tragédies possibles. Il nous arrive d'envier les autres, nous
imaginons des vies plus complètes, plus cohérentes mais tous les humains, quels
qu'ils soient, font face à la même absence. Et cette consolation est tout sauf
rationnelle, elle se pare des manifestes de la raison mais elle est avant tout
une émotion, - vive, excessive, comme une plaie qu'on ne peut refermer -,
s'accrocher à quelque chose, qu'importe ce qu'elle est, qu'elle nous donne le
sentiment d'appartenir, le sentiment du sens, qu'elle nous dise que la vie
mérite d'être vécue alors que tout conspire à nous détruire. L'être a besoin de
racines et sa méprise est sans doute de croire que celles qu'il choisit sont
les racines exclusives du sens alors qu’elles sont la consolation à l'absence
de sens. Est-ce à dire que toutes les consolations se valent ? Pas
nécessairement. Certaines consolations sont généreuses et emplies de
compassion, d'autres le sont moins, d'autres encore génèrent la haine et la
violence. Il s’agit de choisir donc. Oublier les fanatismes de la certitude. Être
humble face à nos impasses. Choisir ce qui rend l'humain plus humain. Ainsi se
consoler de la mort. Et savoir que cette consolation est peut-être l’unique
sens possible à notre existence.
Umar TIMOL.
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