ALMANACH POSTHUME.
Je ne me rappelle pas
le jour de mon anniversaire
Sinon cette vie de merde
Sinon cette place de chien
Je ne me rappelle pas ce jour affreux
déconstruit en quatre mots
fatigués au syllabaire du poème
Je suis né entre la lassitude du soleil
et la face de la liberté
Les jours passent comme la fureur des ondes
comme la lenteur du trépas
Et je vis où la vie marche aux orteils
et j'existe où dansent les fracas d'ombres d'étoiles frôlées
Je ne me rappelle pas ce jour-là
Sinon les cris de sonnet magnétique du pénitencier
Sinon les klaxons des coups de feu qui ruent sur la place
de l'innocence
Et les souffles crevés caressent toujours l'aube
d'une ambiance frivole dans la cité
Et
cette maison brûlée avec les trois enfants
Des pleurs se lavent
les murs de la cathédrale
Des cris jubilant musiquant dansant le rythme de la vie
en blessure de cruche
et cette rue habillée de sang
et ces mots
et ces voix tatouées de misèere
et ces cris sous la terre
Des enfants routiniers mangent par miracle
Le soleil hurle en silence spectateur la face virulente de cette vie de merde ici
Je ne me rappelle pas ce jour-là
Sinon le flirt
l'amour avec la souffrance en pleine journée d'euphorie inversée
Un jour qui n'existe pas dans la semaine
Un mois qui n'existe pas dans l'année
Une date très reculée très lointaine dans l'almanach posthume
Ce jour peut-être un jour qui n'est pas jour dans une année
sans mois lointainement reculé
Je ne me rappelle pas
Sinon cette vie de merde
à la caresse du temps
Jean-Joseph SONY (Haîti).
In Point barre - revue de poésie contemporaine, N° 6 (Ile Maurice).
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