samedi 12 juillet 2025

Jean-Joseph SONY.

 

















ALMANACH POSTHUME.











Je ne me rappelle pas

le jour de mon anniversaire

Sinon cette vie de merde

Sinon cette place de chien

Je ne me rappelle pas ce jour affreux

déconstruit en quatre mots

fatigués au syllabaire du poème

Je suis né entre la lassitude du soleil

et la face de la liberté



Les jours passent comme la fureur des ondes

comme la lenteur du trépas

Et je vis où la vie marche aux orteils

et j'existe où dansent les fracas d'ombres d'étoiles frôlées

Je ne me rappelle pas ce jour-là

Sinon les cris de sonnet magnétique du pénitencier

Sinon les klaxons des coups de feu qui ruent sur la place

de l'innocence

Et les souffles crevés caressent toujours l'aube

d'une ambiance frivole dans la cité

Et

cette maison brûlée avec les trois enfants



Des pleurs se lavent

les murs de la cathédrale

Des cris jubilant musiquant dansant le rythme de la vie

en blessure de cruche

et cette rue habillée de sang

et ces mots

et ces voix tatouées de misèere

et ces cris sous la terre



Des enfants routiniers mangent par miracle

Le soleil hurle en silence spectateur la face virulente de cette vie de merde ici

Je ne me rappelle pas ce jour-là

Sinon le flirt

l'amour avec la souffrance en pleine journée d'euphorie inversée



Un jour qui n'existe pas dans la semaine

Un mois qui n'existe pas dans l'année

Une date très reculée très lointaine dans l'almanach posthume

Ce jour peut-être un jour qui n'est pas jour dans une année

sans mois lointainement reculé

Je ne me rappelle pas

Sinon cette vie de merde

à la caresse du temps




















Jean-Joseph SONY (Haîti).

In Point barre - revue de poésie contemporaine, N° 6 (Ile Maurice).































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