Soyons bien clair car la filière est, une fois de plus, dans tous ses émois et nous accuse de tous les maux. Ce que dit cette histoire, c’est l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. Le responsable, ce n’est pas le bucheron qui est venu couper les arbres et qui n’avait aucune information sur la présence de chauve-souris (et avec qui d’ailleurs nous avons eu une discussion très cordiale). Le problème, c’est d’arriver à mieux cartographier la biodiversité en forêt et d’adopter des méthodes d’exploitation respectueuses de cette biodiversité. Et ça, Alliance Forêts Bois n'en veut pas. Ils font tout leur possible pour bloquer les discussions au niveau local comme national sur ce sujet. Pire, ils ont prévu de vendre le bois de cette coupe avec le label FSC… un label qui est censé garantir que l’exploitation forestière est respectueuse de la biodiversité et que nous avons donc alerté. Alors que nous avons proposé de racheter cette forêt, de passer un contrat avec le propriétaire pour exploiter le bois sans tout raser, de discuter d’une cartographie à l’échelle du massif pour éviter ce genre de problème à l’avenir : le directeur d’Alliance Forêts Bois a tout écarté d’un revers de la main. Le bras de fer est donc engagé.
DE L'URGENCE D'UNE LOI POUR LA FORÊT Ce que dit cette histoire, c’est aussi que le code forestier a besoin d’être renforcé. Aujourd’hui, il n’existe aucune exigence d’intégrer sérieusement les enjeux de biodiversité dans les documents de gestion. Bien sûr, il est impossible d’imaginer cartographier chaque espèce protégée mais il est possible de consulter les bases de données naturalistes (quand elles existent), d’identifier clairement les zones à enjeux et les pratiques permettant d’exploiter du bois en limitant les impacts négatifs sur les espèces protégées. Cela passe notamment par la nécessité de mieux encadrer les coupes rases : il ne doit plus être possible de raser une forêt naturelle pour la remplacer par une plantation de résineux. Et encore plus à grand renfort d’argent public. Depuis 3 ans, nous travaillons avec des parlementaires de tous bords politiques pour imaginer une nouvelle loi. Et nous y sommes presque. Nous avons mobilisé une très large coalition d’associations, d’acteurs économiques mais aussi de scientifiques qui ont lancé un appel très clair dans Les Echos. Mais nous allons aussi avoir besoin de vous pour nous assurer que cette loi soit suffisamment ambitieuse et surtout qu’elle soit mise à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Pour nous aider, vous pouvez signer cette pétition. |
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