Le tonnerre tourne autour de la butte en grondant
on dirait que le soleil moite
l'intimide
il grommelle, sans pouvoir chasser les photons
ni imposer son ire
à l'air comme arrêté.
Il attend
son moment
depuis quatre ou cinq jours,
il rôde en retenant
sa colère rentrée
promenant son électricité dans les airs,
dans le ciel, impavide bleu virant au blanc
parfaitement vierge, exempt de toute nuée.
Le tonnerre intimide le ciel et les toits
ainsi qu'il l'avait fait hier, et avant-hier
mais la lumière poussiéreuse
le défie.
Alors, il n'insiste pas, et il disparait,
son son se dissout dans la craie pâle du ciel.
Où va-t-il, où court-il
se réfugier
ainsi ?
Peut-être attend-t-il la longue décrue du soir
pour insérer au firmament ses vastes nues,
ses monstrueux remparts nuageux blancs, noirs, gris
parcourus d'une chair-de-poule de pâleur
et lourds
tels des enclumes ou marteaux géants
d'une pluie parfumée qui prendra un temps fou
avant de déverser son déluge brutal,
bref, parfois porteur
de redoutables surprises.
Paris, 22 juin 2025.
Patricia Laranco.
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