En septembre 2025, à Paris, les voyageurs ont découvert la station Vaneau défigurée : ses carreaux et ornements de faïence originaux détruits, remplacés par de pâles copies sans âme. Comme tant d’autres stations, elle perd son authenticité et un pan du patrimoine parisien. L’association Site & Monuments lance cette pétition pour demander un moratoire immédiat sur ces destructions et la protection des dernières stations préservées du métro parisien. Soutenez leur action : signez pour sauver ces décors historiques avant qu’il ne soit trop tard. | ||
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| Sauvons les derniers décors anciens en faïence du métro parisien ! | ||
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La station Vaneau a été ouverte au public le 6 janvier 1923, soit une semaine après la mise en service de la ligne 10. Possédant une entrée de style Art déco sur la rue de Sèvres, pendant de la fontaine du Fellah contiguë, la station n’avait pas changé, hormis une rénovation de ses couloirs et de l'éclairage de ses quais dans le cadre du programme « renouveau du métro » dans les années 2000. Sa décoration est celle de la majorité des stations du métro : des carreaux en céramique blancs biseautés à fort relief de 7,5 cm par 15 cm (permettant de refléter la lumière), des cadres pour affiches en faïence de couleur miel à motifs végétaux, le nom de la station inscrit en blanc sur fond de céramique bleue, selon le style adopté par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP). Ces carreaux, fournis par l'entreprise Boulenger et Cie ou, dans une moindre mesure, par la faïencerie de Gien, sont aujourd’hui l'un des emblèmes de Paris. La manufacture Boulenger, installée à Choisy-le-Roi de 1804 à 1936, a connu son apogée avec le métro parisien, dont elle a fourni les deux tiers des revêtements muraux. Vers 1930, près de 200 000 carreaux « métro » sortaient chaque semaine de Choisy-le-Roi. Son siège parisien et sa maison-catalogue d’Auneuil sont aujourd’hui protégés au titre des monuments historiques. Leur façade présente encore les célèbres carreaux du métro et les autres créations de la manufacture, des vases monumentaux aux simples services de table. Combien de ces pièces originales subsistent encore dans les stations de métro? Les copies actuelles n’égalent pas les originaux : relief affaibli, blancheur artificielle, émail clinquant. À l’inverse, les encadrements d’affiches et lettrages de stations restent de véritables œuvres d’art, uniques et inimitables. Certains carreaux anciens sont fissurés ou patinés ? Et alors ! Un nettoyage adapté et un meilleur éclairage suffisent à raviver leur éclat. Quant aux faïences récentes, elles s’accordent mal avec les anciennes : de meilleures reproductions, harmonisées, sont possibles pour restaurer ce patrimoine. L’histoire et le charme du métro parisien - plébiscité par les touristes du monde entier comme par ses usagers quotidiens - mérite que l’on préserve les dernières stations ayant échappé aux rénovations drastiques. Les créations des années 60, dont certaines emblématiques de cette époque, doivent également être sauvegardées. Il n'y a pas de raison de limiter les protections aux seules bouches de métro, créations d'Hector Guimard notamment. L'esthétique d'une station doit être appréhendée globalement. Nous demanderons, par conséquent, un moratoire sur la destruction des revêtements anciens du métro parisien et l’examen conjoint, par la RATP et le ministère de la Culture, d’une protection au titre des monuments historiques des dernières stations préservées du pastiche ainsi que l’élaboration d’un protocole de restauration approprié.
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