Entre les nuages laineux
qui semblent à portée de main
je glisse
sur les doux photons
formant à même le trottoir
une vague souple, ondulée,
plus scintillante que cristal.
Je surfe - et ça se fait tout seul
comme si j'étais sur rollers
ou sur skate ou sur les flots gris :
glissade aisée quasi ailée
dont j'épouse le mouvement
en me laissant juste porter
par lignes de crêtes et de creux.
Entre les nuages mousseux
pareils à voitures garées
nez contre nez tout près du sol
j'erre sur le tapis roulant
toute à mon insouciant plaisir ;
il miroite dessous mon pied
et me pousse vers la trouée
qui échancre l'étroite rue
telle
une porte de sortie,
un grand saut dans le vif-argent,
dans la vivacité nacrée
et rose
de l'apothéose.
21/08/2025, 16h 13.
La lumière est jetée
comme de l'eau
d'un seau ;
elle éclabousse
l'air.
Elle heurte l'inertie
ennuyeuse des murs,
elle gifle à grand coup
la vie qui suit son cours.
Elle heurte à grand cri
véhément, aspergeur
la vie momifiée,
tâtillonne des jours
lisses et ordonnés,
décolorés et gris
sculptés par le ronron
inepte et quotidien
de la routine outrée,
de la Ville aux fourmis
qui ne sait plus rêver,
qui sait COMPTER,
c'est tout.
Les nues éffilochées
déchirés drapeaux blancs
filent en coup de vent
l'allure accélérée
défilé continu
comme
pressé de fuir
en glissant sur le bleu
qu'il sait momentané,
aussi bref
qu'un clin d'oeil
tant pis pour
l'éclaircie
passée inaperçue.
15/09/2025, 10h 45.
Patricia Laranco.
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