La Vie poursuit son (peut-être) unique
objectif, celui de se perpétuer. De maintenir
sa propre nature. Au travers de ses milliers
de formes, de variations, d'évolution.
Peut-être est-ce là l'unique "finalité" qui, au
fond, lui importe.
Le soleil met sur toutes les choses
un Sourire.
Le regard scientifique, logique, moderne,
(fondé sur ce qu'au XVIIIe siècle, l'élite des
Lumières européennes appelait "la Raison")
nous aide à mieux expliquer, à comprendre
de plus en plus le monde. Cependant, dans le
même temps, il le banalise, l'aplatit, lui ôte
beaucoup de sa poésie, de son aura
mystérieuse, qui pousse à la contemplation, à
l'imagination et au rêve. Ainsi s'installe aussi
l'ennui, cette "plaie" de notre monde
quadrillé, désenchanté et prosaïque,
fortement liée à la notion de maîtrise, de
contrôle du hasard et de "risque zéro".
Nous ne vivons pas dans un monde où les
sexes sont “complémentaires”. Nous vivons
dans un monde où le garçon, puis l'homme
sont bien mieux aimés, bien mieux accueillis
et considérés infiniment plus positivement
que le sexe féminin. L'individu mâle a sa
place de plein droit dans le champ social;
l'individu féminin en est, pour sa part,
maintenu à la marge. L'état (millénaire) de
dépendance de la femme et l'attitude de
soumission qui en résulte viennent ici prêter
main forte au Pouvoir mâle, à l'exercice,
toujours possible, de la violence masculine et
à la solidarité des hommes entre eux qui,
bien souvent, fonde la séparation des sexes.
Fondamentalement et intimement, les
femmes ont PEUR et elles ont HONTE. Non
seulement elles vivent sans cesse dans la
crainte de l'agression, sexuelle et/ou
physique, mais aussi, au surplus, elles ne
peuvent qu'à de rares occasions se
débarrasser de la conscience aigue que le
jugement sociétal leur est, globalement,
défavorable, car il y a beau temps que la
misogynie nous formate profondément, tous
autant que toutes.
L'ÊTRE ne me parait pas être la vraie source
de sa propre angoisse de finitude. C'est, bien
plutôt, la CONSCIENCE qu'il possède et
entretient de son propre état d'être au
monde qui semble le charger, le lester de ce
sombre problème.
P. Laranco.
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