jeudi 6 février 2025

Deux poèmes de Cary DEVILSEYES, auteure haïtienne.

 




ECLAIRCIE.





Le ciel était taché
De nuages de pluie
La mer peu agitée
Se mourait d’ennui



Le ciel était nappé
D’un voile grisé
La mer tout attristée
Se languissait



Le ciel était noyé
Dans l’onde cotonneuse
La mer toute figée
D’humeur boudeuse



Soudain une percée
Un rayon de lumière
A transpercé
Ce ciel de guerre



La mer a éclaté
En mille scintillements
Dans un ruissellement
De paillettes dorées



Le ciel a mis à nu
Ses épaules bleutées
La mer sans retenue
S’en est emparée



Et l’unique œil d’or
Brillait tel un trésor
La mer tout éblouie
S’en est épanouie.










1986.


































Le ciel pleure son désespoir
Les pages d'un vieux grimoire
Se couvrent de moisissure.
Adieu, belles enluminures



Des oubliettes montent les murmures
Des ombres sous la torture.
Délaissées par notre Histoire,
Des ruines sur un promontoire.



Gardiennes séculaires d'un savoir
Perdu de leurs heures de gloire,
Elles émergent, témoins silencieux
Dans les sanglots des adieux



Ainsi de ces temps anxieux
Qui n'ont plus ni lois ni dieux,
Tandis que le monde s'enlise
Dans des guerres qui le brisent





2018.


























Cary DEVILSEYES.























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