jeudi 28 février 2013

Littérature mauricienne : notre grand MALCOLM en ligne, sur RECOURS AU POÈME.


Quelques inimitables poèmes de Malcolm DE CHAZAL, précédés d'un avant-propos de Robert FURLONG, Président de la FONDATION MALCOLM DE CHAZAL.
A lire absolument !



http://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/malcolm-de-chazal-humour-rose/la-rédaction

Au Salon du Livre CONFLUENCES, un débat entre auteurs de l'Océan Indien

SAMEDI 9 MARS 2013

de 11H à 12H

au CENTRE SWAMI VIVEKANANDA de PAILLES (Île Maurice)

dans le cadre du 
SALON INTERNATIONAL DU LIVRE CONFLUENCES

aura lieu un
DEBAT

dont le thème sera :
JE LIS, JE RELIE

auxquels participeront :

Edouard MAUNICK,
Johary RAVALOSON (depuis Madagascar),
Shenaz PATEL
et
Amal SEWTOHUL

Carl DE SOUZA présidera le débat

Venez en foule !

A Maurice, un évènement : le Salon International du Livre CONFLUENCES

à lire, sur le site lexpress.mu, l'article de Aline GROEME-HARMON


http://www.lexpress.mu/story/47521-un-salon-du-livre-nomme-confluences--pour-celebrer-la-fete-nationale.html

mercredi 27 février 2013

Musique de Madagascar: le groupe MAHALEO





Le morceau TIANA VE, à écouter sur YouTube:



http://www.youtube.com/watch?v=TU7kNyB9YpI




Deux poèmes de saison.


1.

Le printemps essaie de se frayer un chemin
il nous dépêche le rose de sa lumière
qui fait scintiller les branches comme un cristal
mais l'hiver lui oppose un regain de vent froid
qui bat furieusement des ailes sur mes joues.









2.

Le soleil, ce matin
m'a bien frotté les joues
j'ai vu son disque rond
couleur de jaune d'œuf;
il était planté là, au flanc gauche du ciel
et chaud il m'a touchée,
barbouillée de photons
bondissants et touffus
qui m'ont fait défaillir !







Patricia Laranco.



mardi 26 février 2013

DESSIN (en deux versions).



SEX
Dessin
Bic noir, feutres de couleur et crayons de couleur, sur papier.






Dessin et photos : Patricia Laranco 
(tous droits réservés).

Le lancement du numéro 13 de la revue de poésie mauricienne POINT BARRE

Le NUMERO 13 de la revue de poésie 

POINT BARRE, publié 

avec le soutien de l’Institut Français de 

Maurice et de Currimjee 

Jeewanjee & Co. Ltd, aura pour titre  UN 

MONDE...DES MONDES .



Les poèmes seront agrémentés de plusieurs 

illustrations originales de Laval NG et seront 

introduits par Françoise LIONNET (de 

l'University of California-Los Angeles). 




Le numéro 13 sera officiellement présenté 

dans le cadre du SALON INTERNATIONAL DU 

LIVRE CONFLUENCES, au CENTRE SWAMI 

VIVEKANANDA, Les Pailles, 1, Pailles, Moka 

(Mauritius), le SAMEDI 9 MARS 2013 à 14h30

Les musiciens Neshen TEEROOVENGADUM, 

Daniela BASTIEN et Gilbert POUNIA (du 

groupe réunionnais Ziskakan) participeront à 

la cérémonie.




Une CONFÉRENCE sur La poésie mauricienne 

d'hier et d'aujourd'hui, animée par Evelyn 

KEE MEW et Robert FURLONG, se tiendra à 

10h00




Et à 16h00 sera décerné le PRIX DE POESIE 

POINT BARRE POUR LA JEUNESSE.

dimanche 24 février 2013

Un texte poétique du tout jeune auteur mauricien Aqil GOPEE.



"Excédée, Gaïa prit une serpe, et la tendit à ses enfants en leur demandant de châtrer Ouranos, afin de le punir."



à Z.

                                                                                   GAIA



Lettre écrite il y a une infinité. Quelque part 
dans l’immensité des univers.



                                                                                   Gaïa,


Ont été détruites par le noir. Tes peaux de 
femme. Tes soies blanches et la volupté de 
mes nuits. Tu as été engloutie par mes lunes, 
mes étoiles. Dans l’obscurité de tes bois tu 
t’es laissé ensevelir par le poids de mes 
lumières. Caresses gémies par le toucher de 
la nuit sur ton être dénudé. Tes lèvres 
fendues par mes baisers. C’était ça, notre 
commencement.



Toi, femme. Créature. Tes cheveux portaient 
en leur soie les matrices de mes désirs. 
Grossesse de mes passions les plus folles. Tes 
yeux – ô tes yeux de boue ! Ils étaient les 
aubes de mes cieux. Tes crépuscules 
illuminés par l’aurore de mes soleils. Tes yeux 
étaient des océans où naviguaient  les sables, 
des sirènes écrasées sous les rochers. Je t’ai 
vue, moi voyageur des lunes, laboureur des 
terres et des volcans. Je passais et je t’ai vue. 
Accroupie comme une gazelle, drapée de 
noirceur. Allongée sur l’herbe bouillonnante 
de la terre, tes mains des cercueils enfouis 
sous des cadavres. Je t’ai vue et je t’ai sentie. 
J’ai survolé ta carcasse, ton corps-marécage 
et je me suis métamorphosé en boue. 
Osmose dans les cavités de tes chairs, 
lactescence dilatée, sang noir.


Je me suis fondu en toi. Je me suis fondu 
comme du feu dans de la glace. Les silences 
de ton âme. Femme de sang. Femme 
d’argile. Mes doigts étaient des araignées 
ourlées de chair, des bêtes qui t’ont 
parcourue dans une implosion de roc et de 
lave. Mes grâces ont scindé ton existence. 
Les couleurs de nos yeux se sont cicatrisées 
dans les entrelacs de nos cils.


Nous étions là. Quelque part, vivants et morts 
sur tes dunes dorées de mes larmes et de tes 
peines. Nous existions, des âmes nées de la 
mort, deux spectres nus dans la rougeur de 
mes lunes et de tes arbres. Nous étions collés 
l’un à l’autre, mes nuages se trempant les 
bras dans les boues de tes forêts.


Tu étais moi et j’étais toi. J’étais moi et tu 
étais toi. J’ai transcendé tes rouages et nous 
nous sommes enfoncés comme des 
astéroïdes dans les enchevêtrements de tes 
racines.  Nos lèvres étaient des éclipses. Le 
noir et le blanc dans une union où plus rien 
n’avait d’importance. Ta gorge était une 
caverne démolie par l’électricité de mes 
foudres. Ferventes coulées de lave et de 
pierres.


Tu étais femme et j’étais homme. Nos âmes 
pécheresses se sont mutilées en lames 
d’argent et d’ébène. Tu étais laide. Un désert 
aride et sans fin. Puis sommes entrés en 
collision, mes galaxies polychromes et tes 
profondeurs sombres se sont unies. Mes 
pluies ont arraché la laideur de ton âme, et 
tu es devenue verte et bleue, comme le feu 
de mes étoiles. Je t’ai aimée, je t’ai chérie. Je 
t’ai brûlée de l’immensité de mes espaces et 
tu m’as accueilli de tes gravités et de ton 
magnétisme.


Nous étions cieux et terres. Terres et cieux. 
Embourbés dans le plaisir et la volupté. 
Pendus comme deux filets de lune entre tes 
océans et mes constellations. 
Tu étais mère et j’étais père. De nos 
inexistences ont jailli des âmes d’éther dans 
des peaux d’argile, des affres de nos 
créations. Nous avons engendré ceux  de la 
pire espèce. Toi et moi avons mis au monde 
l’humanité et ses défauts. Toi et moi avons 
bâti des squelettes de chair qui nous ont 
conduits à notre perte.  Toi et moi, pour 
toujours déchirés par les perles de nos 
semences fusionnées.


Il n’y avait plus de toi, plus de moi. Il ne 
restait que le ciel, la terre et nos enfants.


Je t’aime Gaïa. Je t’aime comme jamais je ne 
t’ai aimée et sache que je te pardonne. Je te 
pardonne la faucille brandie par notre fils. La 
castration de mes étoiles enfouies dans ton 
nid de marécages. Je te pardonne notre 
déchirure. J’ai réfléchi, j’ai beaucoup réfléchi, 
le long de toutes ces éternités à contempler 
ton corps d’argile si loin de moi sans que je 
puisse t’effleurer du bout de mes doigts. J’ai 
réfléchi à notre amour, à nos passions 
passées et à nos enfants. Je sais que tu les 
aimes, ma profonde. J’ai réfléchi.  Et pour toi, 
pour mon amour de tes pierres et de tes 
ruines, pour tes inondations quand je te 
pleure et pour tes sécheresses quand se 
tarissent mes larmes, pour tout ce qui est toi, 
je les aimerai. Tes enfants seront mes 
enfants. Je les aimerai d’un amour puissant, 
doux comme les effluves du sépale de tes 
roses. D’un amour riche comme les abysses 
de tes terres.
Je les aimerai pour toujours, comme je t’aime 
toi.


Tu seras mère et je serais père. Et nos corps-
infinités se retrouveront encore une fois 
réunis dans des étreintes de lianes et de 
lunes. Nos enfants habiteront mes nuages 
descendus et mes soleils jailliront de leurs 
tombes astrales pour ne jamais se coucher. 
Nous serons ensemble, moi, toi, et nos 
enfants.  Nous serons heureux pour toujours, 
dans un monde où la mort sera méconnue 
des âmes.


Reviens à moi, je t’en conjure. Notre union 
s’étalera pour toujours, ce sera l’Éden, 
comme au début. Il jaillira de nos 
enlacements des jardins où danseront les 
nuages et les étoiles. Où ma lune – notre 
lune – apprendra à nos enfants les secrets de 
l’univers. Tout sera parfait.


Et aussi, pardonne-moi.

                                                                         Avec mon éternel amour,

                                                                               Ouranos.





Aqil GOPEE.

samedi 23 février 2013

TEXTE.


Perception.


Plus je regarde les choses et les êtres, plus je suis tentée de me demander s’ils ne sont pas habités autant par une absence diffuse que par leur propre poids de présence, autant par une sorte de vide sous-jacent, implicite que par le plein.
Au travers de la présence, de l’évidence, curieusement, c’est l’absence, c’est la possibilité du doute qu’il m’arrive de lire. Et, symétriquement, dès lors qu'un objet déserte mon champ de perception, je détecte, en la cavité béante d'absence, de vide qu'il laisse, une sorte d’hypertrophie  d'exacerbation de la présence, qui m'interpelle.
Peut-on être hyperprésent, justement, par défaut de présence ? Pour un peu, je répondrai oui. Car l’absence creuse une déchirure dans le tissu du monde perçu.
De même, notre présence parle, peu ou prou, de l’éventualité de sa disparition, de sa transmutation en absence, en manque.


Patricia Laranco.

La prochaine séance du Cercle Aliénor.


Aliénor
Cercle de poésie et d'esthétique Jacques G.Krafft

a l'honneur de vous inviter à la séance du
Samedi 9 mars 2013 à 16 h 15 précises

à la Brasserie Lipp (salle du 1er étage)
151, Boulevard Saint-Germain à Paris 6ème



Jacques DARRAS
ou la tentation de l’épopée

par

Bernard FOURNIER



La capacité de la salle est limitée par la réglementation sur la sécurité des établissements recevant du public. En cas d’affluence, priorité sera donnée aux adhérents du Cercle. Les autres personnes seront admises dans la limite des places disponibles.

Le Comité Aliénor

Association de la loi de 1901

Séance suivante : 13 avril 2013
Rémy de Gourmont par Vincent Gogibu

Consulter notre site sur http://www.cerclealienor.com

jeudi 21 février 2013

En mars, le lancement du recueil de Richard TAILLEFER "L'éclisse du temps".

Samedi 16 mars 2013

de 16h à 18h

à la MÉDIATHÈQUE DES CITÉS UNIES de SAVIGNY-LE-TEMPLE (77)

aura lieu le LANCEMENT du recueil de poèmes de

Richard TAILLEFER

L’ÉCLISSE DU TEMPS,

publié aux Editions Dédicaces

préfacé par Marina NICOLAEV et postfacé par Patricia LARANCO






La lecture par Gilles VIGOUREUX sera suivie d'une 

séquence de dédicaces et d'un pot amical.








Nous avons fait semblant
D'être vivants

Nous nous sommes levés
Chaque matin avant l’aube

Toujours la même usine
Par le même chemin
La porte de service
Avant qu'elle ne se ferme

A peine quelques mots
Le café a bon goût pour nous donner du jus

Parfois on souffre
De savoir que la vie se poursuit
Cette angoisse qui vous prend à la gorge

Pouvoir en rire effrontément

X

On s'évade alors dans des rêves
Que l'on sait impossibles

Singapour au petit jour
La couleur verte émeraude
De l'eau glacée des gorges du Verdon
On n'ose le corail des Maldives
Ni Zanzibar au soleil en plein mois de juillet

Ce soir nous retrouverons
Notre pavillon de banlieue et le jardin clos

Une parcelle de nous de toi et de moi
En jachère d'horizon et de lumière


Richard Taillefer : Extraits de "L'éclisse du temps"


mercredi 20 février 2013

A voir sur YouTube : "À l'écoute de l'île Maurice : enthousiasmes et frustrations"

Le philosophe Riyad DOOKHY s'entretient avec l'économiste et écrivain Sadek RUHMALY,
musique de Patrick STRATHOUS

http://www.youtube.com/watch?v=WhwI3fnq5fo&noredirect=1

Deux poèmes de France BURGHELLE-REY, poétesse française.




1.

La nuit m'est précieuse quand naît une présence dans le contraire


De mes rêves tu passes immobile et prisonnier encore

Au matin je t'attends pour aller au soleil faucher les moissons mûres





2.

Remuer ne plus sentir ta fièvre au lit de l'ennui

Te pencher à l'aguet de chaque souffle d'air

Te protéger avec le clair du jour Ton jeu



France Burghelle-Rey

lundi 18 février 2013

Poème.


Le silence
est un grand sarcophage plombé,
une gaine où nous a enchâssés
la nuit :
des caravanes vagabondes
à notre insu
y arpentent les pentes
de tous les envers ;
on y surprend
la chair équarrie des soleils,
on y épie
la lune ce débris piteux,
ce morceau de mie de pain trempé dans du lait
tout juste bon à être donné
aux enfants ;
on y vogue on y navigue sans le savoir
entre les présages et les séquelles de vie,
on y cueille et on y accueille
les écueils
sans en être le moins du monde transpercé.
On y est
redevenu un animal brut
coincé dans une opacité moite et têtue,
sans conscience sans échos sans souvenirs
intemporalité
qui est de tous les temps ;
on y est cuirassé par l’absence de sens,
éparpillé par les chemins blonds et obscurs,
précipité à travers les espaces noirs
et touffus qui envasent ensablent l’univers.
On  est
partie prenante de l’inexprimé,
du gigantesque bloc compact qui nous retient ;
catafalque d’Osiris en catalepsie ;
des poussières d’étoile s’allument dans nos
yeux écrasés par les tombeaux de nos paupières ;
à l’aveuglette nous nous préparons
à vivre.



Patricia Laranco.

dimanche 17 février 2013

samedi 16 février 2013

Une improvisiation de Umar TIMOL, poète mauricien.



Renouer avec ses mains. Déferlante. Déferlantes. Déferlante 

des mots. J’ai trop cru. Renouer avec sa peau. Mais peau qui 

se déchire. Papier qui se déchire. Hystérique de la douleur. 

Corps creux. Corps évidé. Hystérique de la mort. Nul répit. 

Que le corps rendu à son absence. Que le corps rendu à 

l’annihilation. Mais renouer, lors du cérémonial du souffle, 

une appartenance. Mais renouer, lors de ces soleils qui 

dévisagent toutes les incendies, avec un possible. Renouer. 

Recréer. Inventer. Dessiner. Dire. Décrire. L’usage de la 

parole pour récuser la mort. Et ses avancées. Insérer dans 

les tracés de ses veines les terres engorgées de lumière. Et 

déferlante. Déferlantes. Au creux là-bas de la souffrance, 

non pas monumentale, non pas obscène, mais ritualisée, les 

grandes délibérations de la beauté. Au creux là-bas de toute 

nuit confuse à force de sanglots, la marée haute de la 

beauté. Au creux là-bas de ces parchemins que le dérisoire 

incinère les clameurs de la beauté. Au creux là-bas de ces os 

qui martèlent les os écœurés les poétiques de la beauté. 

Déferlante. Déferlantes. Ne pouvoir s’accrocher à rien. Ce 

n’est pas le tournis. Mais la genèse des violences. Ce n’est 

pas le tournis. Mais le cadastre des furies sans pénitence. 

Crier parfois. Hurler parfois. Brise fraîche d’une aube 

descellée. Les bavardages des couleurs et de la mémoire. 

Crier parfois. Entends-tu là-bas l’âme houleuse de la pierre ? 

Entends-tu là-bas ses remous, ses précipices ? Entends-tu 

là-bas ses déferlantes ? Elle viendra tout à l’heure, elle 

viendra et rien ni personne ne pourra l’arrêter, elle sait son 

œuvre, elle se glisse dans les ombres des artères, elle se 

glisse dans les manifestes de la vie, elle se glisse dans 

l’argile qui s’évertue à la vie et elle énonce sa promesse. 

Déferlantes. Déferlante. Est-ce que parfois la mer, trop 

assoupie, récuse les dogmes de son achèvement ? Dis-moi. 

Mais déferlante. Déferlantes. Le temps est ainsi figé. Et on 

n’y peut rien. Le temps est ainsi la mécanique qui sutures les 

étreintes. Et on n’y peut rien. Le temps est ainsi le baptême 

des sciures du linceul. Et on n’y peut rien. Rien. Rien. 

Déferlante. Déferlantes. Parfois renouer avec ses mains. 

Parfois la lumière berce un corps échevelé. Parfois la lumière 

rescinde toute musique. Parfois la lumière emplit ce visage 

mais ce n’est plus tout a fait un visage, c’est un masque 

d’indicible beauté, il n’est rien de plus vrai, il n’est rien de 

plus fort, parfois la lumière emplit ce visage mais ce n’est 

pas un visage, parfois la lumière emplit ce visage et en fait 

une créature qui apaise la mort. Déferlante. Déferlantes. 

Lumière. Lumière sur lumière. Déferlantes.




Umar TIMOL.