Trente ans trop tôt à arpenter les avenues de l’amour. Trente ans trop tôt à naviguer dans les eaux troubles du désir et des blessures. Trente ans trop tôt à tenter de baliser le chemin du rire et des larmes. Trente ans trop tôt à errer à ta recherche sous le soleil ou au cœur de la nuit. Trente ans trop tôt à t’aimer sans savoir où tu es, qui tu es, sans connaître ton visage, ta silhouette et ton parfum.
Trente ans trop tôt avant de te rencontrer alors que s’achève le dernier chapitre de ma vie et que tu t’apprêtes, taquine et coquette, un sourire aux lèvres, à me dire que tu es là, enfin !
Il en est de toi comme les songes. Au risque de trébucher, je ne te verrai donc qu’en fermant les yeux.
À l’horizon, entre les abysses et l’infini du ciel, ni le vertige des hauteurs ni le mystère des tréfonds ne m’attirent ; je n’ai pas encore franchi le seuil de l’irréversible et je te retrouve encore au détour de chacune de mes phrases.
Mais, dans tes yeux, quand je rouvrirai les miens alors que nos regards se croiseront, à travers les embruns de la marée qui me submerge, je verrai dans le théâtre d’ombres de nos vies ces trente ans qui nous séparent.
Certains diront, quand on aime, c’est à peine le temps d’un soupir.
Et tu me diras peut-être : je suis là ! Vraiment, trente ans, trop tard ?
Je mourrai alors d’envie de te dire non.
Gillian GENEVIEVE.
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