D'ÎLE EN ÎLES.
La barrière de la mer
s'abolit sous le regard
car le regard est poème
rêve et réalité confondus
le départ est possibilité de vivre
le départ est exil
voulu ou imposé
craquent sous mes pas les os
de ceux qui ont espéré
une résurrection
j'ai survolé la mer
j'ai survolé la vie
j'ai perdu tous les repères
de ma race
je passe fier et nanti
étranger
dans cette ville de misère
qui n'est plus mienne
mais a laissé sa marque
sur le marbre de ma mémoire
et de mon désarroi
je m'illusionne
à regarder à travers les ruines
des images du passé
pour conjurer le présent
Je ne puis que rire
tristement
mes poèmes
face à la mer
Les souvenirs grattent
mes nuits jusqu'au sang
Comme cette terre rouge
qui s'en va sa désespérance
jusqu'à se perdre dans la mer
j'ai écorché mes rêves
aux pans de l'oubli
F-X. MAHAH
In Sang d'ombre Mélange d'errance (Préface de Jacques Rabemananjara),
Le Vert-Galant, 2004.
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