mardi 6 septembre 2016

L'ODE A LA BANALITÉ du Mauricien Gillian GENEVIÈVE.

Sur le mur


Des fresques
De la boue
Et des graffitis


Dans la salle


Le silence est absent
Et les enfants balbutient


J'ai trente minutes 
Et j'écris


Pour que le temps passe


Je prends des notes
Je dis les rencontres
Les apparences
Les murmures
Les êtres 
Et les choses


Il y a les mots 
Il y a la page 
Celle qu'on rature
Celle qu'on met à l'abri
Du crayon
De la gomme
De la pensée 
Et de l'écrit


Je sais bien
Je fais l'éloge de l'inutile
Je n'ai pas de talent
Et je ne sais pas masquer 
La laideur
Mais vous ne me lirez pas
Alors je pianote sur un clavier
Sans allégresse particulière 
Et je regarde naître les mots


Je vole
À cette lumière 
Sans mystère 
Des pénombres
Lovées 
Sous les tables
Et dans les placards


Il le faut bien
Il ne se passe rien
Et j'attends 
La fin des cours
Les quelques secondes
Pendant lesquelles
Je continuerai à faire semblant
À être dans la mauvaise foi
La posture de celui qui sait
Et je continuerai 
À m'indigner
Du bruit 
Et de la transgression 
Des règles
Et de l'autorité


En attendant 
La sonnerie
Et le brouhaha 
Je me relis


Et oui
J'ai écrit une ode à la banalité


Mais qu'écrire d'autre
Je n'ai pas de talent


Et l'ennui n'est pas une muse comme les autres.












Gillian GENEVIÈVE.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire