mardi 6 août 2013

Un petit peu de "philosophie"...

Vers la femme convergent toujours les formes du désir les plus infantiles et les plus jaillissantes : celles liées au besoin d’être materné et au besoin sexuel.
C’est là un poids (le poids de l’archaïsme) duquel elle peut passer toute sa vie à tenter de se débarrasser, ce qui use ses forces.



C’est CONTRE LA NATURE que la Civilisation s’est créée. En opposition à tout ce qui reliait/relie l’être humain à la nature.
Il y 10 000 ans environ, c'est-à-dire au commencement de l’ère néolithique, l’homme, en domestiquant les plantes et le bétail, a réalisé qu’il était à même de maîtriser la nature sur une grande échelle. Peu à peu, cela lui a donné un sentiment de puissance, de supériorité sur l’ensemble du monde qui l’entourait (et qu’il redoutait jusqu’alors).
Et plus il « maîtrisait », plus il se sentait spécial, à part, autre, plus il prenait du recul, plus il prenait conscience de sa propre conscience comme d’un élément séparé de tout le reste. Plus il agissait (avec efficacité et succès) sur les choses au fil des millénaires, plus il les démythifiait et, parallèlement, sentait en lui croître une sorte d’exaltation orgueilleuse de l’ordre de ce que les anciens Grecs appelaient l’hybris.
Il devenait celui qui avait le pouvoir de modifier le monde en fonction de ses besoins propres. Tout devait tomber sous son contrôle absolu, lui rendre des comptes : plantes, champs, animaux et…femmes. Tout ce qui n’était pas lui était décrété « passif », chosifiable, méprisable, voué à l’appropriation, à l’apprivoisement (comme « la mégère »).
Il devait dompter tout ce qui contrastait, d’une manière ou d’une autre, avec son œuvre sacrée, fruit remarquable de son intelligence tout autant que de son savoir-faire.
Ainsi sans doute prit-il en horreur, en dégoût, dans le même mouvement, l’animalité, l’ensemble de la nature, le « pouvoir » sexuel et matriciel des femmes, la faiblesse des trop jeunes.
Ainsi devint-il un fanatique du contrôle, du droit de regard sur tout ce qui existe…la paranoïa était née !
La civilisation humaine porte en elle la marque et le ferment d’une violence inouïe.



Le cerveau humain est un assemblage si hautement complexe et si étonnamment performant qu’il ne peut être, du même coup, qu’une entité éminemment fragile. A l’instar de tous les appareils ultra sophistiqués, ultra pointus, c’est avec une assez grande facilité qu’il « disjoncte », « déraille ».
Un cerveau comme celui de l’Homme, c’est tout sauf facile à gérer. Je dirais même qu’à bien des égards, cela peut apparaître comme « encombrant »…



Incroyables sont le déni et la persévérance dans le déni dont les gens ont coutume de gratifier ce qui les dérange !



Aimer quelqu’un, s’attacher à une personne suppose toujours une certaine dose d’aveuglement, de déni de tout ce qui, chez cet être, vous est antipathique et/ou s’avère incompatible avec l’idée que vous vous en faites.



Lorsqu’on se rend compte de ce dont les gens peuvent être capables dans certains cas, peut-on se défendre d’avoir peur de l’humanité en général ?
Peut-on s’ôter de l’esprit qu’elle est aussi irrationnelle que rationnelle, aussi déjantée qu’elle peut se montrer intelligente et sage, en un mot imprévisible tout autant que redoutablement imaginative et ingénieuse ?



Le cœur humain est si changeant et si dissimulé que nul ne peut être sûr à cent pour cent de ce que ressent vraiment un être.
Parfois, d’ailleurs, nos propres sentiments se révèlent si complexes que nous avons-nous-mêmes un mal fou à les démêler, à y voir clair.
C’est la raison pour laquelle je me permettrai de dire qu’une certaine dose de méfiance n’est jamais de trop, tant vis-à-vis des autres êtres humains que de soi-même.



Il n’y  a pas de diable, pas plus qu’il n’y a de « forces maléfiques ».
Le démon et les « forces noires » sont à rechercher à l’intérieur de nous, dans la rage et dans la démence dont nul d’entre nous n’est, par  malheur, à l’abri – mais c’est tellement difficile à admettre !



L’introspection vous amène à plus de lucidité, sur vous-même et les autres. Peut-être est-ce la raison pour laquelle tant d’êtres humains la craignent…



Tous, sans exception, nous avons une part de lumière et une part d’ombre, entre lesquelles nous fluctuons sans cesse.



Contrôler le pire en nous, c’est, en premier lieu, l’identifier. Le contraire de sa négation.





P. Laranco.



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