Ces méandres
où s’enfilent quelques mots
Ce sont
pensées d’un fleuve de lumière
Jusque sur
ses rives
Traçons-en
une ligne
Qui avale
aussi l’obscur
Et relève
leur suspend comme
Dans des
cendres redevenant boue
Où patauge
un sens pour
Tous les
sens
Ce sens
livré à sa naissance
Comme par un
cri
On le ferait
Exister :
Statue
trempée au suc de la vie
Qui
cheminerait nue sur
Des terres
inconnues …
Saisie comme
par un pacte avec l’enfance
Elle
épouserait la faune
Des villes
Mais …
Rien de la
pensée ne pourrait grimper
Dans le
train des sensations urbaines
Si elle
devait faire sienne
La guerre
des illusions
Au plus
grand tracas pour des places
La pensée
s’effondrerait
En ne
reconnaissant
Son chemin
Initial
Fendue …
Elle serait fendue en son tréfonds
Ne
saisissant plus de la ville
Qu’un ordre
fixe
Dans la
vitrine
De son
mouvement …
Livrée à
elle-même –
Elle serait
elle-même pétrifiée …
Premier
souffle – première lueur –
Ce serait au
comble
De
l’innocence
Et pour la
questionner
Qu’on
retournerait à soi
Comme à un
abîme de nouveautés
A entendre
… :
Relève d’un
cœur hors de l’oubli de l’oubli
Relève d’un
corps dans
La plus
serrée des
Danses de
l’amour
Là – ne
gisant plus que dans la « docte ignorance »
On attrape
le plus harnaché des savoirs
Pour le
relancer au galop
De l’instant
Ainsi
s’ouvrent les chaos urbains
Sur tous les
assauts
De la
lumière
Au creux des
Ombres
Un simple
regard posé à l’insu
De tout
silence qui
Se voudrait
Rédempteur
Entre dans
la voix attractive
Pour tous
ses sauts
Dans la vie
Nulle
« toison d’or » pour habiller
La peau de
ce qui naît
Sans-cesse
Nulle gueuse
de mort entrée
Subrepticement
dans
La chair des
mots
Ne saurait
Niveler les
cris modulés
Mais nous
fouillons – nous creusons
Dans la nuit
bardée de
Lumières et
…
Nous y
trouvons place et lieux
Où résistent
– saison après saison
Les
arborescences proches
De la
Marianne
Nous la
redécouvrons abandonnée
Au gouffre
obscur de
La mémoire …
N’a-t-elle
pas tant crié aux
Rendez-vous
des
Lumières de
La
ville ?
Et nous ne
disons pas Adieu
Nous filons
le coton
Assourdissant
Au creux
Des oreilles
du silence
Nous filons
et modulons le long
Hurlement de
la vie
Absentée là
En écoutant
les voix allègres
De l’amitié
au bord à bord
Avec un
monde
Qui semble
S’en aller
Et sans
promesse autre
Que celle
qui lie les amants
Nous
n’attendons que l’insurrection
De la vie
dont le poète
Est un
enfant
Alain MINOD.
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