samedi 23 avril 2016

La poésie tumultueuse et déchirée de Claude Sterlin ROZEMA (Haïti).

je te parcours 
chair de femme-déchirure 
dans l'espoir d'admirer une comète
traversant l'univers à l'abri de tes paupières 
qui se confient à l'appel de la nuit

je suis de ceux qui se nourrissent de tes plaisirs 
à l'horizon ivre d'étoiles rousses 
à chaque rayure de tes lunes spectaculaires 
m'attachant à l'oiseau prisonnier des nuages 
qui nous tissent de naïves caresses 
pour un temps de baisers anonymes

je te parcours 
jusqu'à la rage incurable 
avec des doigts masochistes 
ô femme-patrie 
larmes retenues 
dans le curriculum des migrations

l'inéquation se joue 
dans ton regard fébrile 
dedans tout l'idéal d'une génération fractale 
qui courtise le hasard 
dans des nuages avalanchés

au loin 
le sphinx inconnu
en scène seule 
nous marque au fer chaud de la triste humanité 
proie des intimes désirs de la lune et du soleil 
venant blanchir la tombe vidée de nous-mêmes

je te parcours depuis l'enfance 
jusqu'aux marchés de ta chair mobile 
à travers des souvenirs en noir et blanc















Claude Sterlin ROZEMA
Avril 2016


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