dimanche 30 août 2015

LA TRANSE, selon Patricia LARANCO.

LA TRANSE.


à Aimé Césaire.





La transe
qui obscurcit l’esprit
et qui l’éclaire – en même temps ;
l’état second
qui survient,
où fulgurent
les intuitions,
les visions
d’images acérées,
les mots rythmés qui pensent beau
télescopages inattendus
comme issus
de sorcellerie
qui les fait sombres
ou rutilants.
L’état second
de la pensée
ivresse de toupie, Pythie
ou bien de derviche tourneur
qui vous ouvre des dimensions
fermées au commun des mortels,
au tout-venant d’esprit banal.
La transe
voyage enchanté
qui vous soustrait
au quotidien
et vous entraîne en ses sillons,
ses dédales minotaurins
où  vous risquez
d’être mangé
ou de resurgir en phénix.
La transe
qui vous envoie loin
tel un long jet d’épilepsie
où l’automate
écrit pour vous,
la transe où l’on vous croit
drogué
ou peut-être délirant, fou –
mère de tous les flous sauveurs
en absence en lévitation
que connaissaient depuis toujours
les chamanes et les plongeurs
des abysses les plus profonds
et leurs héritiers réprouvés
à présent
presque disparus :
les poètes – sorciers du mot.







Patricia Laranco.



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