samedi 5 novembre 2016

Un beau texte de Richard TAILLEFER.

Ce n’est pas tout à fait à tort si les souvenirs arrivent les soirs d’hiver. Ces instants de lassitude qui annoncent des nuits interminables.

Quand le sucre croustille encore dans la tasse à café

Comment était le visage de la mère ?

Il faudra bien, se débarrasser de nos vieux manteaux, se rapprocher du feu salvateur, continuer à consigner les maux dans les marges de son carnet de bord. Demain, il faudra ranger les piles de livres qui traînent à même le sol et la poussière. Laisser venir à toi, ces visages qui n’ont déjà plus de visage, qui te tenaillent la tête, être à l’écoute de la grande horloge qui trotte et se lave les mains de ce temps qui te dépasse.

Tu n’ouvriras pas la TSF pour les 5 dernières minutes. Tu termineras la nuit la pipe à la main, songeant encore à traverser le monde. Plongé dans la lecture de quelques poèmes :

Baudelaire, Artaud, Cadou….












Richard Taillefer.
Texte inédit extrait du manuscrit Va où le vent t'emporte


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