jeudi 20 mars 2025

Issa ASGARALLY (Maurice) se penche sur LE TOUR DU MONDE DES BESTSELLERS au travers d'une note sur un hors-série de la revue "BOOKS"...

 




BOOKS, Tour du monde des bestsellers, 7,50 euros.




Qu’est-ce qu’un bestseller ?
Dans le numéro spécial du magazine Books consacré aux bestsellers, Olivier Postel-Vinay & Suzi Vieira, qui signent l’éditorial, soulignent qu’aucun sociologue ou historien n’a jusqu’à présent écrit de livre majeur sur le phénomène des bestsellers. : Le beau sujet, pourtant ! Un bestseller, c’est un livre que beaucoup de gens achètent. Parfois tout de suite, parfois peu à peu. Pourquoi ces engouements ? Pourquoi certains bestsellers sont-ils prévisibles, voire programmables, tandis que d’autres, les plus intrigants, relèvent de l’inattendu radical ?
Pour répondre à ces questions, ils donnent d’abord la parole à Pierre Nora, membre de l’Académie Française. Le bestseller, dit l’historien, est un véritable fourre-tout. Chaque livre qui se vend énormément est désormais qualifié de bestseller. Or, on peut identifier, sur ce plan, au moins quatre grandes catégories. La première concerne tous les ouvrages qui obéissent aux lois de la grande diffusion : ils la supposent et sont conçus pour elle. Ce sont les dictionnaires et les livres pratiques (bricolage, jardinage, bien-être, etc.), mais aussi la littérature dite "populaire", qu’elle soit sentimentale ou policière (la trilogie "Millenium" de Stieg Larsson en est un exemple). Il y a ensuite le bestseller programmé : Harlan Coben, Marc Lévy et autres Guillaume Musso. Pierre Nora précise que ce genre, sans doute la catégorie qui connaît aujourd’hui le plus grand essor, suppose une machinerie éditoriale complexe et repose sur une véritable industrialisation de la fabrique du succès. Dans un registre proche mais différent, il y a les livres des grandes figures, ceux des Nobel de littérature, par exemple. Ce ne sont pas des bestsellers "programmés", mais prévisibles : tout le monde sait qu’ils sont bons, ces livres se vendent beaucoup.
Enfin, écrit Pierre Nora, il y a le succès « inattendu » qui est sans doute la seule vraie des catégories de bestsellers. C’est elle qui définit l’essence du phénomène, avec ces livres qui pulvérisent toutes les prévisions. Le bestseller inattendu, ajoute-t-il, c’est le livre tiré à 3 000 exemplaires et qui fait 30 000 ou 300 000 au final : Ce bestseller a en propre de transgresser le public auquel il était, du moins le croyait-on, destiné. Il ne relève ni des lois du marché ni de l’industrie éditoriale, mais de l’histoire des mentalités. Car le succès inattendu signifie qu’une sensibilité insoupçonnée d’une société a été touchée. Voilà le phénomène véritablement moderne du bestseller, sa forme la plus intéressante.
Pour Roberto Pliego, écrivain et éditeur au Mexique, c’est la rapidité des ventes, non le volume, qui définit le bestseller. Don Quichotte de Cervantès, dit-il, n’en est pas un, ni Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, même si des millions de lecteurs les ont achetés. Autrement dit, ce n’est pas la même chose de vendre 100 000 exemplaires en un mois et 1 million en quinze ans. Un bestseller a moins d’espérance de vie qu’une mouche ! Telle est la loi du marché.
Books invite ensuite ses lecteurs à un véritable tour du monde des bestsellers. Au Japon, on rencontre Haruki Murakami, maître de la littérature globale, auteur de 1Q84 vendu à 1 million d’exemplaires en deux semaines. Aux Etats-Unis, on examine La machine Harlan Coben qui produit chaque année un manuscrit qui rapporte 3 à 4 millions de dollars : Ne le dis à personne, Promets-moi... On fait escale en Suède, où le polar est le nouvel or noir des éditeurs, comme l’atteste le succès mondial de Millenium. En Grande-Bretagne, hormis l’empire de Harry Potter, on découvre Richard Dawkins, dont l’essai, The God Delusion, s’est vendu à 2 millions d’exemplaires dans le monde…









Issa ASGARALLY.











































Source : Issa ASGARALLY.
























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