Demain c’est le printemps
Le retour des fleurs de cerisiers.
« Et le vent ne parle que du vent. »
Je vais, je viens.
Comme un chien dans sa niche.
Assailli de rêves printaniers
Et de musique rétro
Sur radio Nostalgie
Sur le rebord de la fenêtre
Quelques piafs en repérage
De mes dernières miettes d’illusions
Une petite fille me regarde
Tel un monstre de chapiteau
Réfugié au fond de la classe
J’allume ma pipe de Cogolin
Trop vite roule le temps qui passe
Combien de choses que je voudrais lui dire
Mes mots se confondent et se perdent
À travers ses rires
Pourtant
Il est frais et doux
Ce clair de lune
Aux pieds des escaliers de mon quartier
Ecoute !
Cet écho qui couvre tes mots
Les nuits d’orage et de profonde solitude
S’endormir seul
Allonge la langueur des nuits
Et toi
Silhouette printanière
Dans ta petite robe rouge toute simple
Assise à la terrasse du Kafé des pas perdus
Tes yeux dans les nuages
Un livre de Daniel Biga à la main
Je ne demande rien à personne
Même pas la permission d’être
Sur toutes ces choses
Pose une nappe de silence
Mais ne laisse jamais le vide t’envahir
Lorsque l’horreur n’a plus de nom
Qui peut encore la décrire ?
Le réel
Est plus invraisemblable
Qu’une métaphore hasardeuse
J’aime ta main légère
La brise chaude et douce de tes lèvres
Tes histoires qui parlent parfois de nous
On me reconnut
Pour celui que je n’étais pas
Je n’ai pas démenti
Sur les murs blancs de la chambre
Mes doigts jouent avec leur ombre
D’un souffle j’éteins la lampe
J’oublie un instant,
Que le ciel ne comporte
Que la mémoire des vivants.
Ce goût de l’anis à nos lèvres
Dans l’insouciance du premier baiser.
Une fois perdues
Les images ne se laissent plus prendre
« Pour vivre il faut savoir aimer »
Laissez-moi encore un peu de temps
L’illusion de cette sensation
D'être vivant
Éveillez-vous !
Avant que je ne m’endorme
Nous sommes tous des sentinelles fautives
Il ne suffit pas d’allonger le bras
Pour toucher du doigt le bleu du ciel
Nous ne verrons jamais
Cachée derrière les murs
La mer au ciel se joindre
Nommer
Pour donner aux choses
Un lieu en leurs absences
On écrit
Dans les entre-deux de la solitude
Dans la plaine
Passent des trains
Vides de tout voyage
Nous n'avons pas le droit
De briser la parole
Qui nous éveille
Prenons garde
Avec le sillage de nos silences
Et l'illusion de nos libertés
Il suffira peut-être
De réinventer la lumière du jour
Pour que rien ne meure
Une porte
Restée ouverte
Nous invite au voyage
Ne riez pas
Des pieds de nez
Qui vous invitent à la prière
Richard TAILLEFER.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire