MAMAN.
Une odeur
Une longueur d'avance sur la pensée
Un temps qui part en vrille et se désagrège
De lui-même sur la jetée profonde où viennent
Se poser les oiseaux en mal de voyage
Baguée cette odeur
Me revient vieille de mille paroles
Me tend une canne scotchée au milieu
D’un chemin un peu fou qui cligne de feuilles
Rougies au soleil africain
Je suis au nord d'un continent
Qui regarde son sud
Pour une histoire de ballon
Pas rond mon cap
Je jette le clape
L’odeur des cheveux pleureurs de ma mère
Noire senteur dessinée au henné
Acheté chez l'épicier un matin de juillet
Dispersé sur le seuil les genoux en sang
Et la monnaie sonnant le glas de la joie
Matinale
Une odeur toujours la même
Comme un emblème au dessus de ma tête
Cette fête est belle mais je reste seul à y croire
Le temps d'un clape je change de cap
L’espérance est bonne
La soupe aussi
Une odeur et tant d'histoires
Des os martyrs
Éparpillés dans les jours sans
Voilà un sursis qui me remet aux oubliettes
Des émotions trépassées la langue aphasique
Face aux multiples écritures qui racontent
Invoquent et évoquent un demain
Que je ne dirai point
Je me ferai attente sur le soir sur imprimé
Mais l'odeur persiste et résiste.
Ouhibi Khaled SAIDI.
2010.
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