Ce qu’est le
poème ? Le produit d’une alchimie mystérieuse.
Car il ne
suffit pas d’aligner des mots, de combiner des vers, des images. Il faut qu’il
y ait une étincelle qui circule entre ces derniers. Il faut qu’il y ait un
rythme unique, une suggestion de sens sans pareille. Une résonance faite de
globalité, de totalité.
Le poème,
comme tous les phénomènes émergents, est un tout qui n’est jamais égal à la
somme de ses parties, de ses composantes.
Et voilà
pourquoi le poème se faufilera toujours entre les règles. Pourquoi il demeurera
irréductible à toute définition, à toute recette.
La nature est
intelligente.
Elle réagit
sans cesse à la pression des conditions physiques.
On peut
considérer l’adaptation comme une manifestation d’intelligence. Pendant très
longtemps – la quasi-totalité de son existence terrestre – la Vie semble avoir « programmé »
une forme d’intelligence passive, qui se manifestait par les parades
adaptatives des espèces. Les parades adaptatives étaient souvent extrêmement « spécialisées
».
Et puis, avec
l’Homo sapiens, elle a créé le cerveau humain. Elle lui a conféré une
complexité telle que la souplesse adaptative de l’espèce a connu une croissance
exponentielle.
Tout ne se
passe-t-il pas, en un sens, un peu comme si l’intelligence humaine était une
sorte de miroir, de reflet de l’intelligence de la nature ?
Connaître un
être humain ne se fait certainement pas en un jour, ni en un coup de baguette
magique. Pourtant, les gens ont terriblement fait de « juger », et de
vite coller des étiquettes qui, facilement deviennent immuables. S’ils le font,
c’est par manque de patience et/ou par paresse intellectuelle.
Ils préfèrent,
très souvent, juger d’après la « première impression » (attitude,
regard), laquelle peut s’avérer fort trompeuse. Et puis, ils ne peuvent pas s’empêcher,
dès qu’ils rencontrent une autre personne, de « projeter » sur elle
leurs attentes (parfois disproportionnées), leurs souvenirs, de même que leurs
automatismes mentaux (« une personne souriante, aimable et séduisante est
forcément une bonne rencontre »).
Eux qui
devraient pourtant savoir à quel point leurs semblables et eux-mêmes sont
capables de duplicité voire même de machiavélisme – s’avèrent incapables de
parer bon nombre de savantes machinations et se montrent fréquemment d’une
confondante naïveté.
Comment voulez-vous
qu’il soit facile de connaître un être humain ?
En société,
nous passons le temps à dissimuler et à mentir plus ou moins, afin d’enjoliver
notre « image » et/ou de ménager la susceptibilité des autres dans le but d'éviter les conflits, tandis que ceux qui nous côtoient nous appréhendent
d’une façon biaisée, subjective .
Il est
important de savoir comment le cerveau humain fonctionne, ne serait-ce que pour
faire la part des choses entre le monde réel et notre manière propre de le
connaître.
De toute
relation qu’on avait avec un être qui nous fut proche et/ou cher (sans nous
être forcément proche) et que l’on a perdu, on peut dire qu’elle fut une
relation inachevée.
Il n’est pas
de société humaine, ni de civilisation, qui soit parfaite.
Il n’en est
que de perfectibles.
Être prisonnier
de l’instant, c’est s’exposer à l’impulsivité, à des choix effectués uniquement
en fonction d’une réalité par essence éphémère, qui peuvent par la suite s’avérer
lourds de conséquences.
Si intensément
que l’on vive l’instant, que l’on s’abandonne à lui (en vertu du fameux « Carpe
diem »), il ne faut jamais, je pense, perdre de vue que notre vie toute
entière et que notre environnement tout entier sont évolution. Donc, prudence !
Il faudrait
tout de même qu’on en vienne à cesser d’associer les Droits de l’Homme et tous
les acquis de la modernité à l’Occident et à l’ « occidentalisation ».
N’est-ce pas aussi absurde que d’associer l’invention de l’agriculture au
Proche-Orient et l’invention des civilisations à l’Egypte, à l’Inde et à la
Chine ?
Toutes ces « inventions »
(fabuleuses) sont celles du génie humain et à ce titre elles auraient pu se
rattacher à n’importe quel endroit de la planète peuplé par l’être humain.
Elles appartiennent au patrimoine mondial de l’humanité, de l’inventivité
humaine. Le reconnaître, c’est aussi se dégager et s’affranchir d’une vision
coloniale malsaine qui n’a que trop marqué l’histoire humaine.
La France ne
se rend pas compte que le conservatisme, la tendance à l’encroûtement voire à l’immobilisme
qu’elle doit à son vieux fond finalement très rural, très terrien, la perdront.
Un peu de
folie, c’est précieux.
On a si peu de
temps à vivre.
Les mots ne
font jamais que s’approcher de la réalité…et ils la brouillent !
La mort n’est
pas un problème de morts, mais un problème de vivants.
A l’ère de l’utra - mondialisation
et de la massification de la culture, la poésie – qui, sans nul doute, pour
diverses raisons, a « loupé le coche » - est devenue la grande
délaissée de l’univers artistique contemporain.
Le seul moyen,
à l’heure actuelle, de ne pas la voir (du moins sous sa forme devenue, depuis
des siècles première, le poème écrit) rétrécir comme de la peau de chagrin puis
se voir reléguée au Musée des Antiquités en compagnie des dinosaures et autres
touchants souvenirs pourrait bel et bien être un canal que, pourtant, nombre de
poètes français actuels ont tendance à ignorer, si ce n’est à déprécier tant et
plus, par conservatisme foncier : le Net.
P.Laranco.
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