mardi 15 juillet 2014

Un poème de Patricia LARANCO.

L’instant est tout à moi –
Il est blanc
comme un flash
comme une aile d’oiseau –
comme un tonnerre ailé.
Il m’absente
d’ici.


Il dit
le porte à faux
et la faux
de la mort
et le faux
de la vie
et le sens
du recul
l’instant
est tout éclair.


L’instant
est tout émoi –
cruciforme en ma chair,
faufilé entre les clairs troupeaux
de maisons.


Il s’assoit
en tailleur
à côté des objets
dans leur ombre portée
qui cherche
un confident.


Il dédouble l’écart
et sème le partir
en le prolongement
de sa ligne bleutée,
ce rail
de poudre aux yeux.


Il borne les contours
de précipices obscurs
où l’on s’en va puiser
dans l’eau noire et croupie
au goût de fer et sel
les racines
du jour.


L’instant souffle le chaud
puis il souffle
le strass –
paillettes irisées
pépites
qui chatoient
en irréels essaims
juste au centre de nous
là où gîte le trou
d’effondrement blafard,
le gouffre de néant
d’où procèdent nos corps
blocs massifs criblés d’air,
hachurés
de lacunes.






Patricia Laranco.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire