FRAGMENT.
Faire de son corps un monastère. Combler tous les
espaces où filtrent la lumière et le temps. S’enfermer en soi-même dans
l’obscurité la plus complète. Se mettre à l’écoute du silence en soi. Ecouter
des heures durant, des jours durant. Des mois durant s’il le faut. Qu’importe.
Se dépouiller lentement de son corps même. De ses attributs, de ses attentes,
de ses manifestes. Devenir le silence. Pour qu’il puisse se transmuer en une
voix. La voix poétique. Dans son amplitude et sa
démesure. Faire corps avec cette voix même si le corps n’est plus. Cette voix
qui est un don. Un ensorcèlement. Et tu lui dois une fidélité absolue car tu
dois aller au bout de ce qu’elle est.
En ton monastère.
La poésie est l’ascèse pour parvenir au silence qui se
déploie en une voix. Ta voix poétique. Ta déraison d’être.
Umar
TIMOL
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