jeudi 26 mars 2015

Un texte de Umar TIMOL (Île Maurice).

FRAGMENT.

 Faire de son corps un monastère. Combler tous les espaces où filtrent la lumière et le temps. S’enfermer en soi-même dans l’obscurité la plus complète. Se mettre à l’écoute du silence en soi. Ecouter des heures durant, des jours durant. Des mois durant s’il le faut. Qu’importe. Se dépouiller lentement de son corps même. De ses attributs, de ses attentes, de ses manifestes. Devenir le silence. Pour qu’il puisse se transmuer en une voix. La voix poétique. Dans son amplitude et sa démesure. Faire corps avec cette voix même si le corps n’est plus. Cette voix qui est un don. Un ensorcèlement. Et tu lui dois une fidélité absolue car tu dois aller au bout de ce qu’elle est.

En ton monastère.

La poésie est l’ascèse pour parvenir au silence qui se déploie en une voix. Ta voix poétique. Ta déraison d’être.



Umar TIMOL


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