samedi 8 novembre 2014

ON PLEURE, poème de Patricia LARANCO.


Parfois on pleure…
on pleure, parce qu’on voudrait
être plus plein, l’on sent
qu’il manque quelque chose…
on sent que c’est à cause
de l’état incomplet
des choses
et de nous,
du monde envahissant
que l’on
en reste là –
que le froid nous
étreint,
que le grand-écart du vide est glissé partout.

***

Parfois on pleure
pour des motifs très confus –
comme si l’on voulait
compléter
et remplir –
comme si
l’on cherchait
la décisive issue
capable d’abolir
les trains
de pointillés
capable
de combler
les fossés puissants,
les abîmes où poudroie
la lumière glacée,
la luminosité
qui fait froid
dans le dos.

***

Parfois l’on se surprend
à pleurer tout son soul
parce que
tout est creux,
immensément distant
parce que l’horizon
prend toujours
du recul,
parce que, mains tendues
c’est vent qu’on saisit seul.

***

Parce que l’ennui,
l’espace
s’accentuent
et que l’univers n’est
que bouquets divergents
d’axes discontinus
qui n’ont pour toute loi
que l’éparpillement
l’éloignement
qui erre




Patricia Laranco




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