lundi 10 novembre 2014

Un poème de Patricia LARANCO (Île Maurice / France).

Le vent ne charriera jamais
que l'effluve
de vos absences;
la vue des roses et des couleurs
ne vous emportera jamais
dans cet endroit qu'on nomme "ailleurs".
Seule la folie peut berner
le monolithe du réel,
seule elle érode
son granit;
attends,
dans les salles immenses
où tu cours après
l'horizon
attends,
dans le vide bruissant,
dans la concavité
de l’œuf
Ton œil
demeurera fermé
par son cercueil de fine peau
longtemps, mais quand il s'ouvrira
de nouveau ce sera pour voir
que le lointain, le tout-là-bas
ont pris encore plus de champ.
Pleures avec les fous, sans raison
face à l'édifice désert,
face aux dunes de nudité,
face à l'impossible invention !



Patricia Laranco

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