L’espace est fait du silence
des êtres. Nulle parole ne parvient à le combler. Elle est une esquisse, celle
d’une possible communion, tendue vers l’autre. Mais le silence ne cesse d’en
faire le matériau du dénuement. Il enserre les êtres, il s’engouffre dans les
corps, il les rend à leur nudité. Ainsi nous forgeons, à force de paroles, à
force de cris, l’espace sans lequel nous ne pourrions être mais cet espace est
fait de silence et de sa créature, la solitude.
Umar TIMOL
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