jeudi 25 décembre 2014

Alain MINOD (France).

LA FÉE QUI MENT ET LA MUSE QUI RAISONNE






Largement démusé par la fée sans raison
Je l'empage au musée cette femme sans âge
Elle traîne en fiction qui n'est plus de saison
Ma bien pauvre passion et je rougis de rage





Si tant est qu'en sommeil mon désir de vertu
Brandit rose en éveil –qui est fleur qui travaille
A me tenir debout avec mes vers qui tuent
Tout ce qui met à bout Misère qui saille ?





Est tout ressentiment : triste fée qui ne lie
Tant de pauvres amants qu'avec les mots qui mentent
Elle qui les salit tous les plaisirs des songes







Et la plonge en la lie cette jouissance au lit
Mais je serai passeur menant langue qui chante
Avec muse-sœur contre les maux qui rongent






La grâce avec raison associe pauvreté
A un grand horizon pour celui qui se lève
Au souffle du vent remuant la beauté
Même avec mots d'avant tenant d'arbre la sève





Toujours elle fleurit l'âme de nos chansons
Elle peut avoir ri dessous notre fontaine …
Oui ! Notre sécession d'avec nos vieilles chaînes
Ira faire scansion de ses pures leçons





Coulez ô Grandes eaux au travers l'insomnie !
Lavez les si vieux os de tant de nos poèmes
En pénétrant leur chair en un verbe résistant





Si vraiment nous sont chers nos rêves en nos nids
D'une vraie muse armée nous ferons que s'essaime
En musiques aimées la paix contre barbares temps













Alain MINOD.





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