LA
FÉE QUI MENT ET LA MUSE QUI RAISONNE
Largement
démusé par la fée sans raison
Je
l'empage au musée cette femme sans âge
Elle
traîne en fiction qui n'est plus de saison
Ma
bien pauvre passion et je rougis de rage
Si
tant est qu'en sommeil mon désir de vertu
Brandit
rose en éveil –qui est fleur qui travaille
A
me tenir debout avec mes vers qui tuent
Tout
ce qui met à bout Misère qui saille ?
Est
tout ressentiment : triste fée qui ne lie
Tant
de pauvres amants qu'avec les mots qui mentent
Elle
qui les salit tous les plaisirs des songes
Et
la plonge en la lie cette jouissance au lit
Mais
je serai passeur menant langue qui chante
Avec
muse-sœur contre les maux qui rongent
La
grâce avec raison associe pauvreté
A un
grand horizon pour celui qui se lève
Au
souffle du vent remuant la beauté
Même
avec mots d'avant tenant d'arbre la sève
Toujours
elle fleurit l'âme de nos chansons
Elle
peut avoir ri dessous notre fontaine …
Oui !
Notre sécession d'avec nos vieilles chaînes
Ira
faire scansion de ses pures leçons
Coulez
ô Grandes eaux au travers l'insomnie !
Lavez
les si vieux os de tant de nos poèmes
En
pénétrant leur chair en un verbe résistant
Si
vraiment nous sont chers nos rêves en nos nids
D'une
vraie muse armée nous ferons que s'essaime
En
musiques aimées la paix contre barbares temps
Alain MINOD.
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