mardi 30 décembre 2014

Un texte très émouvant d'Umar TIMOL, sur les yeux de sa fille.

LES YEUX DE MAARIYA.



J’ai beau prétendre être auteur mais je n’ai pas, Maariya, les mots pour parler de tes yeux. Je sais, certes, les autres mots, ceux fantasques ou éblouis, ceux que je manipule et triture pour en faire des poèmes mais ces mots sont aujourd’hui superflus, inutiles.
Ces mots ne peuvent dire l’essentiel.
Je veux, Maariya, ce matin, parler de tes yeux mais j’en suis incapable. Il y a en moi le silence, le plus vaste silence qui soit.
Je ne peux donc parler de tes yeux.
Sauf pour te dire qu’ils enracinent mon cœur dans les enclaves, toujours lumineuses, de la beauté et du sens.
Je ne peux donc parler de tes yeux.
Sauf pour te dire que leur innocence est ce sacrement qui dénoue toutes les nuits.
Je ne peux donc parler de tes yeux.
Sauf pour te dire que l’amour qui en émane viendra, un jour, à bout de l’absence.
Je ne peux, Maariya, parler de tes yeux.




Umar TIMOL


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