jeudi 25 décembre 2014

Un poème de Claude Sterlin ROZEMA (Haïti).



C Sterlin Rozema



les fruits défendus de l'abîme
comme des hosties boursouflées 
sur l’autel flou d’un songe
surpeuplé de têtes avares



ici tous les calvaires
mènent à mon île pudique
à coup de triques
ô un répétitif quotidien de supplice
et de subtiles nageoires



les nuits
amoureuses de torches dévastatrices
pour annoncer l’élu
projeté au-devant des chars chantants
tel des croisées de mondes dilatables

 

ici les peurs 
sont plus vieilles que moi
les vols 
plus anciens que moi
les mêmes faims
devant les mêmes murs d’écho



Babel en poussière
escaladant la nuit
séisme de conquêtes

 

ô conquistador du grand large
tais-toi
sur les routes de mes rêves








Claude Sterlin ROZEMA,

Le 19 décembre 2014

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