Celui
qui écrit est la croisée des tentations, là-bas la constellation de la lumière,
les envoûtements du dénuement, la passion mystique, ici-bas, le corps ramené à
la fange, à la chair, corps qui se réalise dans l’outre mesure du désir. Celui
qui écrit est crevassé, écartelé, son corps
subit les ressacs des contraires.
Il veut parfois arc-bouter son corps dans la lumière afin de s’en dépouiller, afin de plus être que cette lumière, lumière si intense, lumière traversée de fulgurances, lumière si pleine qu’il ne demeure plus que sa toute puissance. Mais ce cheminement vers la lumière est à un prix. Il ne s’agit pas seulement d’extraire de son corps tous les visages de la matière. Il faut patiemment le marteler, le sculpter, à chaque instant, il faut maîtriser sa démesure, ses virulences, il faut annihiler ce souffle violent qui vient des confins. Celui qui se regarde dans un miroir sait parfois toutes les étreintes de la lucidité. Il sait parfois parcourir tous les sillons de son corps pour y déceler les œuvres des apparences. Il sait l’appartenance aux rituels de la vanité, il sait le corps coupable, il sait l’élan premier de l’égoïsme, il sait que le corps a pour refuge une vaine immortalité. Il sait aussi la lassitude du combat, qu’il est plus simple de laisser au corps les épilogues de sa défaite, le laisser se complaire dans ses habitudes. Il vénère la complaisance du corps. Et la lumière est d’une autre vénération.
Celle de la vérité. Il le sait maintenant. Il n’est que cette vérité qui importe.
Car elle est absolue. Rien ne peut la transcender. Elle s’inscrit parfois dans des fragments. On peut la glaner lors des instances de la grâce. On peut assister au spectacle de la lumière qui se transvase, de façon éphémère, dans notre corps. Mais cette lumière ne dure pas. Il veut en faire le scribe de son corps. Il n’est donc que cette vérité qui importe. On ne doit pas pour autant renier le monde. On ne doit pas le ravaler à l’état de pourriture. On ne doit pas le mépriser. On doit seulement le déployer dans un juste rapport à cette vérité. Vérité absolue donc. Qui se trouve d’abord en soi. Il faut ainsi s’engouffrer en soi, reconnaître enfin ses origines, reconnaître ce qu’on est, reconnaître que nous sommes d’un exil qui parvient à son dénouement. La première sentence de l’aveu. Je suis de cette lumière. Je suis de cette vérité. Et je ne suis qu’en m’inscrivant dans sa dialectique. Je me découvre. Je suis enfin.
En soi face à sa solitude. Sans le regard des autres pour taire l’oubli. Sans les usages du quotidien. Sans les ébrasures qui étouffent la pensée. Sans les alibis de la matière.
Rien que la solitude entière d’un corps. Qui s’observe. Se contemple. Peut-être pour la première fois. Qui se voit enfin. Qui se remémore le pacte scellé. Et les préludes à sa genèse. Le cérémonial des noces.
Il veut parfois arc-bouter son corps dans la lumière afin de s’en dépouiller, afin de plus être que cette lumière, lumière si intense, lumière traversée de fulgurances, lumière si pleine qu’il ne demeure plus que sa toute puissance. Mais ce cheminement vers la lumière est à un prix. Il ne s’agit pas seulement d’extraire de son corps tous les visages de la matière. Il faut patiemment le marteler, le sculpter, à chaque instant, il faut maîtriser sa démesure, ses virulences, il faut annihiler ce souffle violent qui vient des confins. Celui qui se regarde dans un miroir sait parfois toutes les étreintes de la lucidité. Il sait parfois parcourir tous les sillons de son corps pour y déceler les œuvres des apparences. Il sait l’appartenance aux rituels de la vanité, il sait le corps coupable, il sait l’élan premier de l’égoïsme, il sait que le corps a pour refuge une vaine immortalité. Il sait aussi la lassitude du combat, qu’il est plus simple de laisser au corps les épilogues de sa défaite, le laisser se complaire dans ses habitudes. Il vénère la complaisance du corps. Et la lumière est d’une autre vénération.
Celle de la vérité. Il le sait maintenant. Il n’est que cette vérité qui importe.
Car elle est absolue. Rien ne peut la transcender. Elle s’inscrit parfois dans des fragments. On peut la glaner lors des instances de la grâce. On peut assister au spectacle de la lumière qui se transvase, de façon éphémère, dans notre corps. Mais cette lumière ne dure pas. Il veut en faire le scribe de son corps. Il n’est donc que cette vérité qui importe. On ne doit pas pour autant renier le monde. On ne doit pas le ravaler à l’état de pourriture. On ne doit pas le mépriser. On doit seulement le déployer dans un juste rapport à cette vérité. Vérité absolue donc. Qui se trouve d’abord en soi. Il faut ainsi s’engouffrer en soi, reconnaître enfin ses origines, reconnaître ce qu’on est, reconnaître que nous sommes d’un exil qui parvient à son dénouement. La première sentence de l’aveu. Je suis de cette lumière. Je suis de cette vérité. Et je ne suis qu’en m’inscrivant dans sa dialectique. Je me découvre. Je suis enfin.
En soi face à sa solitude. Sans le regard des autres pour taire l’oubli. Sans les usages du quotidien. Sans les ébrasures qui étouffent la pensée. Sans les alibis de la matière.
Rien que la solitude entière d’un corps. Qui s’observe. Se contemple. Peut-être pour la première fois. Qui se voit enfin. Qui se remémore le pacte scellé. Et les préludes à sa genèse. Le cérémonial des noces.
Umar TIMOL.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire