Des visages tout
naturellement inscrits dans la lumière. Comme si c’était eux, et non le soleil,
qui la produisaient.
Des visages comme tout naturellement taillés dans la joie de vivre; comme procédant directement de la luminosité des pierres.
Les gestes des enfants, dans l'innocence orangeâtre de l'air, le long des lignes de crêtes douces, mais durement ravinées, scarifiées, éventrées par les pelleteuses.
Leurs cris de joie, de peine et de colère. Qui sont toujours là.
La rondeur duveteuse de leurs joues-pêches bien rebondies, tout juste émergées de l'âge lacté, protégé, chaud, doré de la prime enfance.
La limpidité large, déconcertante, de leurs immenses yeux, de leurs interminables cils courbes, qui errent, qui interrogent sans relâche.
Leurs bondissements de farfadets, de garçonnets méditerranéens, qui n'ont d'autres horizons que la caillasse jaune, les rangs poussiéreux d'oliviers aux têtes grises de vieux penseurs grecs, le ciel trop bleu, bien trop fixe - qui n'est quelquefois guère plus qu'un haut et lent, lancinant ballet de vautours minuscules en rotation autour de la masse bulbeuse, orageuse de l'astre du jour - et le Mur. Ce Mur qui les exclut. Arrête leurs pas. Tétanise leurs bonds agiles, vifs de petits cabris dorés des collines douces et blondes.
Ce Mur, parfois grillage griffu, qu'ils empoignent, secouent avec hargne. Parfois, mur, au plein sens du terme : lisse, droit, compact, abrupt et nu. Stérile; plus brutal qu'un couperet. Laid. Irrémédiablement laid. A l'instar de tout ce qui nie. Comme tout ce qui arrête en plein vol l'élan du vent et de l'espace. Comme tout ce qui interrompt, fauche la course libre, confiante des enfants. Leur rire.
Des visages comme tout naturellement taillés dans la joie de vivre; comme procédant directement de la luminosité des pierres.
Les gestes des enfants, dans l'innocence orangeâtre de l'air, le long des lignes de crêtes douces, mais durement ravinées, scarifiées, éventrées par les pelleteuses.
Leurs cris de joie, de peine et de colère. Qui sont toujours là.
La rondeur duveteuse de leurs joues-pêches bien rebondies, tout juste émergées de l'âge lacté, protégé, chaud, doré de la prime enfance.
La limpidité large, déconcertante, de leurs immenses yeux, de leurs interminables cils courbes, qui errent, qui interrogent sans relâche.
Leurs bondissements de farfadets, de garçonnets méditerranéens, qui n'ont d'autres horizons que la caillasse jaune, les rangs poussiéreux d'oliviers aux têtes grises de vieux penseurs grecs, le ciel trop bleu, bien trop fixe - qui n'est quelquefois guère plus qu'un haut et lent, lancinant ballet de vautours minuscules en rotation autour de la masse bulbeuse, orageuse de l'astre du jour - et le Mur. Ce Mur qui les exclut. Arrête leurs pas. Tétanise leurs bonds agiles, vifs de petits cabris dorés des collines douces et blondes.
Ce Mur, parfois grillage griffu, qu'ils empoignent, secouent avec hargne. Parfois, mur, au plein sens du terme : lisse, droit, compact, abrupt et nu. Stérile; plus brutal qu'un couperet. Laid. Irrémédiablement laid. A l'instar de tout ce qui nie. Comme tout ce qui arrête en plein vol l'élan du vent et de l'espace. Comme tout ce qui interrompt, fauche la course libre, confiante des enfants. Leur rire.
Patricia
Laranco,
Le
29 mai 2014.
Il a poussé , cette nuit
RépondreSupprimerUn mur , au fond de l’allée
Il barre le jardin , de gris
Et même l’allée dallée
Si je ne peux pas passer au travers
Et te voir de l’autre côté
Comme d’une paroi en verre
Avec l’échelle des songes , l’ôter
—–> Je vais l’habiller de lierre
Ou le peindre de ton visage,
Enlevant une par une, ses pierres
Qui bousculent le paysage.
Je vais dessiner une fenêtre
Pour que rentre la lumière
C’est quand même , peut-être
Somme toute, affaire d’imaginaire
Le coucher sur le sol,
Le mettre en suspension,
Et faire que s’envole
L’ombre et l’oppression…
Tout ce que les murs murent,
Et l’ennui, l’enfermement
Ce que le prisonnier endure,
Quand durement , le mur ment.
Il n’y aura plus, sur place
Que son dessin dans le jardin,
–Ton sourire qui remplace,
Tout ce que j’avais peint.
-
RC
-----------> visible sur : http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/11/28/mur-ment-rc/