dimanche 3 août 2014

Pascal KIN (France).

SANTA MUERTE.





Attendre la nuit les papillons, les voir sortir du ventre des tombeaux,
et rester là, proche de l'absurde instant où l'homme crache sa vie en un seul mot.
Se laisser surprendre ?
Quatre murs jaunis, l'odeur suave et sucrée d'alcool et de filles faciles,
un poème que l'on murmure au soir des veillées.
Chanter pour tous ces papillons,
arracher leurs ailes avec un sourire d’abandon.
Oui, chanter de mes lèvres abîmées :
Santa Muerte, je sais que tu me regardes, et que ta parole dévore.



Pourtant, joyeusement, à coups d'images féroces,
vous marchez loin de tout, les mains tailladées d'innocence ...
Vous croyez imaginer la parole, mais pour la vie peu de chose.



Et au fond de ma cellule, ces petits colonels à l'uniforme trop large,
pour un corps sans honneur et sans dignité.
Du fond de ma cellule, les dictateurs aux yeux d’araignées,
n'aiment pas qu'on les nomme Muerte.



Le temps pour fuir, qui peut savoir pourquoi,
chaque jour nous nous arrachons un peu plus à nous-même ?











Pascal KIN,
le 01/08/2014.


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