samedi 16 août 2014

Un texte du poète français Alain MINOD : DANS L’ÉCRIN DES NUAGES


Dans les entrailles du passé
J’ouvrais l’écrin des nuages
Et me laissais étreindre
Par les montagnes
Me découvrant
Leur univers
Brillant
De trésors insoupçonnés




Mille cristaux dans la neige et la glace
Mille et mille dans les jardins suspendus
Entre rocs et dièdres de pierre …
Clochettes bleues
Etoiles blanches
Accrochées
Aux pentes
Au-dessus des forêts profondes




Et cette joie que je vous dévoue –
Aujourd’hui ! O Montagnes amies –
Elle est dans ma voix
Elle traverse
Le souffle
Qui me reste




Je déplie la grande carte du tendre
Elle brille de tant de chemins
Que je ne puis plus
Me perdre dans
Ma solitude




Reconnaissant l’amitié
Qui se partage
A l’infini
Je gravis maintenant avec sa corde
Les précipices où tombe
La douleur humaine




Pluie – Soleil – Pluie … :
Tout un temps harnaché
Au va et vient
De la lumière
Toutes les hauteurs intimes
Attachées malgré tout
A celles que j’avais
Découvertes
Dans
L’écrin des nuages




Et là – me sommant d’entendre
Tous les orages successifs
Qui ruinent des
Espoirs –
Un derviche tourne
Sur les flans d’un poème
Comme sur la terre détrempée
Où l’herbe sauvage et la boue
Lui arrachent finalement
Un cri qu’il module
En grande compassion pour
Tant d’êtres perdus dans le brouillard et la brume
Afin qu’ils gardent la puissance
D’orientation lancée par
Leurs amitiés …




Peut-être ces pas de danse
Modèleront-ils un arc-en-ciel
Là à l’issue des grands cols
Entre vals et monts
Quand les fleurs
Pourront à nouveau nous parler d’azur




O Mes amis ! Il demeure en chacun de vous
Ce derviche qui absout la nature
De ne pas se laisser
Complètement
Capter dans
Les chemins de l’humain




Que le passé remonte à ma mémoire
Où j’entends le pire comme
Le meilleur !
Je brandis la corde pour
Toutes les ascensions du nouveau
Blotti – en ce moment –
Au cœur d’un été
Qui pleure des rendez-vous manqués
Avec l’espoir et la joie …




Cette corde demeure près des solitudes dispersées
Elle attend le seul trésor qui
Puisse s’attendre :
Celui de la paix
Partagée
Rejoignant les mille cristaux enfouis
Sous l’écrin des nuées
Tout près du ciel
Qui ne pleure
Que pour lancer l’appel vers
Le lointain encore
Indistinct




O Mémoire ! Tu charries neiges et pierres dans ta source …
Qui dit que nous ne la verrons pas
Couler avec l’inconnu
D’un moment
Redressant
L’avenir comme à fleur de peau
Sur le grand corps
De l’amour ?




Alain MINOD

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