N’ouvrez pas la porte qui donne sur votre solitude. Ouvrez les autres
portes. Qu’elles puissent accueillir la sagacité des corps ou les meurtrissures
des pierres. Qu’elles puissent délibérer avec le sang des archipels ou les
larmes qui défigurent les écorces. Mais n’ouvrez pas la porte qui donne sur
votre solitude. Ouvrez les autres portes. Celles qui savent le rire folâtre de
ceux qui n’ont que faire de la mort. Celles qui gavent la lumière des périples
de toutes les étoiles avortées. N’ouvrez pas la porte qui donne sur votre
solitude. Barricadez-la. Ensevelissez-la sous de la lave. Scellez avec votre
chair ses moindres fissures. N’ouvrez pas la porte qui donne sur votre solitude
car l’emprise de l'autre sera semblable à celle de la mort sur un linceul encore
vierge.
Umar TIMOL
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