mardi 13 janvier 2015

Un poème de Patricia LARANCO : PETITESSE.


Quand tu te sentiras
maître de l’univers,
au sommet de la puissance
et de la fierté ;
lorsque ton torse primate
se bombera,
lorsqu’ivre de pouvoir tu seras
le plus grand,



regardes en l’air, par une nuit,
au plus profond
du Temps et de son encre
aux paillettes de strass ;
jettes un œil
aux nébuleuses en train d’éclater
que nous fait admirer le télescope Hubble
avec tout un entassement de galaxies



tu y verras
l’empire de l’immensité,
l’écrasante présence-absence
du cosmos
et sa force fourmillante…et tu te tairas.
Ton babillage simiesque et prétentieux,
tes décrets péremptoires sur Dieu ou non-Dieu
rapetisseront à l’égal de ton orgueil.
Un mutisme démesuré te répondra
dont le poids marquera ta dérisoire échelle
et toutes tes certitudes
se briseront
dans une conscience que pourtant, tu renies ;
avisé de la brièveté de tes jours,
tu baisseras ton front pensif, presque honteux,
planté pas très loin du gouffre du désespoir.



Qui, qu’es-tu pour oser claironner ainsi
« MOI » ?






Patricia Laranco.

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