samedi 20 février 2016

Quelques pistes de réflexion....

L'INTELLIGENCE DES POÈTES.

Il existerait, selon les psychologues, deux catégories de pensée (plus ou moins) distinctes : la pensée linéaire, classique (celle qu'on nous apprend à développer et à cultiver à l'école, et qui respecte toutes les étapes du raisonnement logique en suivant, progressivement, posément, l'enchaînement qui mène de la cause à l'effet) et la pensée dite "en arborescence", qui fonctionne par associations d'idées buissonnantes et semblant quelquefois impulsives et "désordonnées". Ce deuxième type de pensée humaine est le père de la métaphore, et de ce que l'on nomme "l'intuition" (le fameux "eurêka !").
Ce serait donc un type de fonctionnement mental propre à la démarche poétique, de même qu'aux fulgurances intuitives qui font assez volontiers crier au "génie", dans tous les autres domaines. Des "matheux" tels qu'Einstein ou Poincaré l'ont souvent évoquée.





La "race blanche" n'a fait que s'adapter à un climat. Où est le mérite ?





Aucune idée neuve, aucune invention, aucune démarche « créative » qui n’aille sans un certain degré d’autonomie mentale, de défi à l’autorité et aux traditions qui fondent le groupe, de remise en cause et d’énergie.
C’est peut-être pour cette raison que l’inventeur, l’artiste, le savant « révolutionnaire » sont si « suspects ».
C’est peut-être pour cette raison aussi que les siècles ont, jusqu’alors, livré si peu de grandes œuvres créatrices attribuables aux femmes.





Pour réfléchir, il faut de l’audace. Il faut également du retrait. C’est une activité de « solitaire ». On ne peut tout avoir, hélas.





Réfléchir, déjà, cela demande d’être mentalement assez « affranchi » du prêt-à-penser et de la pression qu’exercent les autorités morales, qui régentent l’être collectif.
Cela implique, automatiquement, une certaine indépendance de l’âme.
D’où une question, assez légitime : les sociétés humaines holistes, très centrées sur le collectif, sont-elles favorables à l’invention, au mouvement des idées?





La poésie advient quand les mots nous suggèrent un autre monde. Une, ou plusieurs dimensions, qui sont parallèles à la nôtre.
Ne serait-elle pas le reflet, l'écho - lointain - de tous les possibles?





L'art de la définition compte sans doute parmi ceux qui sont les plus difficiles. Une définition clôt-t-elle jamais la signification d'une chose? Épuise-t-elle jamais le sujet en ce qui la concerne? Qui peut savoir?





La sagesse fait peur. Et pour cause...
Il n'est pas de sagesse sans la douloureuse lucidité, la douloureuse compréhension de la vanité, de la finitude. Et il n'est pas de sagesse sans doute, sans effondrement des certitudes, sans effritement (salutaire) des "prêts-à-penser" qui tiennent chaud et nous tiennent lieu de remparts, précisément contre la peur.





Nous ne voyons pas ; nous louvoyons.





La clairvoyance est une douleur.





Le chacun pour soi entraîne le repli sur soi. Le repli sur soi entraîne le désinvestissement de la vie collective, et de la chose publique (res publica). "Non concernés" quelque soit le "sujet du jour" ou le problème sociétal, les gens deviennent de plus en plus passifs : des veaux qui regardent passer le train...
Et , avec le recul de toute action collective, plus rien ne "bouge". De là à revenir vers l'arrière, vers la réaction, il n'y a qu'un pas.
Conclusion : le chacun pour soi est un allié des statu quo, des conservatismes de toutes sortes.





En photographie, on traduit les changements perpétuels de la lumière; on joue avec eux. On comprend ainsi encore mieux la nature changeante et volatile du monde.
La lumière bouge. Le monde change avec les mouvements, les caprices, les multiples effets de la lumière.
La lumière sculpte les apparences, qui n'ont jamais qu'un temps. La lumière est le vêtement - variable - d'un univers qui, lui-même, se modifie sans cesse.

On a parfois l'impression qu'elle le vêt pour mieux en souligner le caractère impermanent - et sans doute même illusoire.










P. Laranco.


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