j’ai décrié la nuit et toutes ses fugues, je suis parti, j’ai épuisé toutes les sutures d’un corps trop longtemps habitué à la quiétude, je suis parti et j’ai refoulé non pas mes larmes mais les insipides du temps passé, j’ai refoulé toutes les viscères de la défaite, tous les complots de la médiocrité, je suis parti et j’ai décrié la nuit mais la nuit ne voulait pas de moi, il est là-bas non pas la constellation de possibles, non pas les outrages de l’imaginaire, il est là-bas le souffle béni de tes yeux, ornés, non, pas tout de suite, pas encore, des chapelets de la trahison, je suis parti et j’ai décrié ton visage, qu’il ne m’en veuille pas, qu’il ne m’en veuille pas car je dois parfois fuir, je dois parfois soudoyer la matière d’espaces qui conjurent les infinis, qu’il ne m’en veuille pas, qu’il ne m’en veuille pas car je dois parfois fuir, je dois parfois enrager le verbe trop impuni de tes vindictes, j’ai décrié la nuit et toutes ses fugues, je suis parti et rien ne m’arrêtera plus désormais ni même l’audace de ces mains qui recèlent non pas des trésors mais les luminescences de toutes tes traces, j’ai décrié la nuit et je suis parti, j’ai déferlé le long de vos folies, j’ai déferlé le long de vos rêves avortés, j’ai déferlé le long des ces pénitences érigées en foi, j’ai décrié la nuit et je suis parti, rien ne pourra m’arrêter désormais, ni même votre visage, j’ai cru parfois y voir un temple, j’ai cru parfois y voir l’idole qui brille au confins des obscurs, j’ai cru parfois voir la toute omniscience de votre sang mais je suis parti, j’ai décrié la nuit et j’ai parfois vu votre visage, qu’il ne m’en veuille pas, qu’il ne m’en veuille pas, je sais la beauté plus fantasque que l’inquiétante ordalie de ta peau mais je suis parti, il est là-bas, paraît-il, l’eucharistie des corps avec la compassion, j’ai décrié la nuit et toutes ses fugues et je suis parti, ne m’en veux pas, ne m’en veux pas.
Umar TIMOL.
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