samedi 9 mars 2013

Un poème de Francine CARON, poétesse française, sur le tremblement de terre de 2010, en Haïti.

HAÏTI "Port de Paix".



A Jean Métellus.




HAÏTI HAÏTI
terre entière
Tu tremblEs  ma beauté
de tous tes membres
La fin du mondE te traverse
dans un vagissEment lugubre

Face à ta mort
tu tremblEs commE les arbres
commE la mer
commE l'eau qui dansait
PeuplE de fierté noire
tu ne peyx plus
porter tous ces paniers de fruits
de fleurs  de grainEs / Tête
coupée /
Le mur s'esT écroulé sur toi

*

Âmes ensevelies sous les gravats
Loas de cendres
ranaîtrez-vous des pluies ?
qui font cloaquEs  qui font
cloquEs de boue
Le fiancé  l'amant  le frère
arrachés à l'amour
La mère au fils
L'aveugle à sa chanson

"Il faut choisir"
entrE les condamné/e/s
Ceux qui vont vivre
au fil d'un peu de sang

Ca sang - cruellEment -
qui manquE  ce
sang solidairE  solide
le sang de mille flEurs
de millE soeurs

*

La haine immémorialE s'est enfuie
OuverturE de tous les saints !
face au monstrE chtonien
qui se rit des mourants
des infinies souffrances
des oS  qui se détachent
en hurlements

Lacérée
Fracturée
Hébétée
Délirée...
CommE toujours
marche HAÏTI
Affranchie de la nuit


Francine CARON




Ecrit le 12 août, en Picardie, sur le 12 janvier de la même année "...Terremoto sobre HAÏTI" et revu en 2012.

Lu à Liège en octobre 2010 et publié sur le blog "Patrimages" (http://patrimages.over-blog.com)





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