LE TRAIN
PROSODIQUE
Sur les lèvres
de la rue
Je m’habitue à
une trêve
Hors de la
houle des fauves automobiles –
Un frais
silence fait foule dans la ville
Et je me
saoule de la pluie
Qui enroule le
bruit …
Là – l’écorce
d’un poème
Lance la
sève écaillée
Dans sa veine
Sans force
Oiseau – je
scie ma cage
Pour des
images
Au biseau
Je prends mon
maillet
Pour frapper
dans la trame
Trempée dans
L’instant
Et …
Je taille et
je transpire …
Mon souffle
siffle …
J’aspire la
rame
Des mots
Qui coiffent
ma soif étayée
Par un bref
soleil
J’entame
l’inconnu
Qui résonne –
émaillé
De traits nus
–
Traîne – atone
– l’âme cachée
D’un temps
haché qui
Détonne en ma
Scène
Mais – c’est
une manne
Pour le verbe
qui s’envole –
Exacerbé par
les vannes ouvertes de la nuit –
A la
découverte des ruines du hasard
Qui rime son
art puis reluit
En petites
étoiles innocentes
Sur la toile
urbaine
Du silence
Qui ne fuit
plus
Dans la pluie
et le bruit
Roule – roule
poème
Et que
l’indicible entraîne
Le temps devenu
Invisible dans
L’attente mise
à nu
Par la nuit
Alain MINOD.
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