Sentir.
Bien sentir qu’on est là.
Ça ne s’explique pas, au fond.
C’est
le tout premier des savoirs.
La masse, le poids de mon corps
ce bloc
de quartiers de chair,
l’air
qui vitrifie cette peau
de sa transparence laquée…
L’épaisse gangue du moment
qui s’enroule
autour de mes os,
le temps qui traverse les murs
en douce – comme il fait toujours.
Sentir. Qu’on est là bel et bien
dans sa gaine d’écorché-vif,
plus présente que le présent,
plus attentive que
l’attente,
assaillie
par la profondeur
inaccessible des objets.
Sentir. Me sentir.
Me savoir.
Ne plus ignorer
que je suis.
Que mes racines sont partout :
dans le silence rond, banal,
dans la fourrure du soleil,
dans l’œuvre avide des photons
mais surtout
dans l’éclat du doute.
Patricia Laranco.
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