Je ne désire pas grand-chose.
Si ce n’est l’impossible. Un peu de soleil, un peu de pluie. Ressentir la
chaleur, le froid et le vent sur mes épaules nues. Je ne demande rien de plus
que tout cela. Ni fleurs, ni couronnes, les racines se chargeront bien d’emporter
avec elles, ce petit rien que je fus. Un
soupir à peine sensible dans le vaste brouhaha du monde. Parfois, je me mets à rire tout seul de ces maux qui me
taraudent le cuir et me poursuivent jusqu’au mur de mes
sempiternelles lamentations. Près de la porte, me reviennent en écho, les
aboiements du chien. On a toujours mal d’autre chose, comme ces papillons
de nuit égarés en pleine lumière. Inquiétude si paisible du renoncement
d’être pour celui qui ne sait pas hausser la tête. Souviens-toi des épreuves,
la route était si longue. Les étoiles filantes parlent aussi d’amour et de
regrets. Même les nuages dans le bleu du ciel, ne laissent aucune trace. Je
partage avec vous la fièvre des heures qui passent. On entend quelque part
rugir le choc lourd et puissant du marteau sur l’enclume. Pourtant, celui qui
m’a vu ce matin, dans mon jardin en jachère, avec ce large sourire d’un ravi de
la crèche, doit se dire, « que cet homme est heureux ! »
Cocorico, chante le
coq !
Au pied du cerisier en
fleurs.
Richard TAILLEFER
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