dimanche 20 mars 2016

Un poème en prose de Umar TIMOL (Île Maurice).

Vous ne laverez pas cette pierre trop pure avec vos serments. Vous ne la saccagerez pas avec la trame des caillots de sang. Vous ne l’enfermerez pas dans cette cave qui sait l’obstination de la lumière. Vous ne la vénérerez pas, comme d’autres vénèrent les cadastres de la terre. Vous ne descellerez pas ses yeux, depuis trop longtemps enracinés dans les vacuités de la beauté. Vous n’ensorcèlerez pas ses sillons engorgés de chair. Vous ne baptiserez pas sa peau avec les pestilences d’un soleil mortuaire. Vous ne défigurerez pas les sanglots de ses exils. Vous ne serez pas orfèvre de ses éclipses devenues offrandes. Vous la voilerez avec ce linceul taché d’ombres.  Et vous l’enfouirez dans le corps de l’être lors des incandescences du désir. Et ce corps deviendra pierre, pierre que vous enfantez.




Umar TIMOL.

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