mardi 11 octobre 2016

Rien n'est jamais tout réfléchi.

Dans un monde à présent encombré de sept milliards d’êtres humains, et constitué de sociétés, de continents, de pays et d’individus de plus en plus interconnectés par les hautes technologies diverses (presse, télévision, internet et moyens de voyager rapidement et au long cours), la bonne vieille inégalité qui émergea au néolithique et/ou avec les toutes premières civilisations humaines va s’avérer (s’avère déjà) de moins en moins tenable, supportable, défendable.





Les possibles et les aléas modèlent le monde.
Les aléas brisent la logique, la continuité des possibles.
Sans le hasard et la brutale disparition des dinosaures (quelle qu’en soit la cause, chute d’astéroïde ou (et) intensification du volcanisme  et/ou toute autre raison encore inconnue), existerions-nous ?





Les scientifiques ne pensent pas que l’homme soit un « super-primate ».
Ils sont bien plutôt d’avis que l’évolution du cerveau des primates suit une « ligne » de complexification qui DEVAIT aboutir à quelque chose comme le cerveau humain ; de façon tout à fait « logique ».
Les premiers primates (lémuriens) furent sans doute l’ « ébauche » des petits singes (ou singes à queue) ; de même, les singes à queue furent l’ « ébauche » des  singes tels que les gibbons, puis les singes dits «  anthropoïdes » (orang-outan, gorille, chimpanzé). Les chimpanzés ou des créatures qui leur ressemblaient passablement furent l’ « ébauche » d’espèces pré-humaines ou humaines à présent éteintes : les Australopithèques, puis les Homo habilis, les Homo ergaster/erectus puis encore les Hommes de Neandertal et de Denisova ; lesquels furent sans doute l’ « ébauche » des Homo sapiens que nous sommes.
Les primates apparus, en somme, notre espèce ou quelque chose de proche ne pouvait pas (sauf accident) ne pas tôt ou tard apparaître.
Nous ne faisons que continuer toutes les étapes qui nous ont précédés.





Et si nous nous étions « donné » un statut d’êtres conscients pour nous rassurer quant à la réalité de notre propre existence – et de celle du monde (tels, du moins, qu’il nous est permis de les percevoir).





Peut-être sommes-nous tissés de notre propre conviction (de notre propre illusion) d’être, et de pas grand-chose d’autre ?





Tous les chemins ne mènent pas à Rome, mais à l’illimité.





Ne t’approche pas trop de la Vérité…elle te fera voler en éclats.





Suis-je vraiment, si nul miroir ne me renvoie ma propre lumière ?






Ce qu’on est dit quelquefois assez peu de choses sur ce qu’on sera.






Nous passons certaines fois par des métamorphoses assez surprenantes, imprévisibles. Au point, dans certains cas, que, lorsque nous nous souvenons de nous-même, nous nous reconnaissons à peine.





Le passé. On n’en fait pas table rase aussi facilement. Car nous portons tous en nous, à des degrés plus ou moins conscients, l’imprégnation, la trace non seulement d’un passé purement personnel, « notre » vécu proprement dit, que celles de tout un vécu collectif qui a marqué notre lignée  (génétiquement comme culturellement et psychiquement).





Pour se constituer, les ensembles territoriaux et nationaux semblent avoir un énorme besoin de jouer les « rouleaux-compresseurs ».
Ainsi en est-il allé, depuis plus de trois siècles, de la France jacobine (annoncée par la France des rois).
Ainsi parait-il en aller aussi, malheureusement, de la constitution de l’Europe, avec l’émergence de cette « identité européenne » plus ou moins fictive qui, elle aussi, procède par rejets religieux et/ou culturels.
L’Europe, pour les Européens, se doit désormais de se poser en unité, en bloc dont les principaux ciments semblent être le judéo-christianisme, le capitalisme et l’individualisme, la démocratie et, dans une certaine mesure, la « sortie du religieux » au profit d’une rationalité assez psychorigide.
Par opposition, tout ce qui se différencie de ça ne peut que faire figure de repoussoir.
En Europe, dans l’identité européenne, nulle place pour l’islam, ni pour le confucianisme, ni pour le marxisme, encore moins pour le communautarisme très compartimenté tel que le conçoivent les hindous (à partir d’un système sans doute installé en Inde bien avant même l’hindouisme lui-même, au néolithique ou à la faveur de grandes civilisations très anciennes, telle celle, non indo-européenne, de la Vallée de l’Indus, qui commerçait, entre autre, avec Sumer).
Comme toute identité en construction (au demeurant difficile), l’Union Européenne se pose en s’opposant, ce qui suppose qu’elle rejette ses propres, multiples et inévitables ambigüités historiques et culturelles (au sus, dans l’espace méditerranéen, le multiséculaire contact avec l’islam nord-africain et levantin, et à l’est, le contact avec de multiples peuplades de la steppe qui l’ont reliée à l’Asie centrale (parmi lesquels Huns, Mongols, Turcs).
De même, quoique de façon moins violente, l’Europe se pique-t-elle de rejeter l’influence d’une sphère culturelle pourtant directement issue d’elle-même et très proche parente, celle des États-Unis d’Amérique.
Pour se constituer, l’Europe s’appuie sur l’épaisseur limoneuse de son passé. Le problème est qu’il s’agit là, dans une assez large mesure, d’un passé qu’on peut qualifier de « recomposé » - si ce n’est même, oserai-je dire, de passablement fantasmatique.
La méditerranée n’a jamais constitué une barrière civilisationnelle étanche, bien au contraire. N’importe quelle personne qui se penchera sur ce qu’on sait de son passé, même le plus lointain, s’en avisera.
Dans le même ordre d’idées, la « ceinture » de steppes eurasiatiques s’est jouée de la soi-disant « barrière » qu’était sensée constituer l’Oural avec une facilité déconcertante. Déjà, les anciens nomades Scythes qui peuplaient  le pourtour de la Mer Noire parlaient des langues iraniennes, et Grecs comme Romains tenaient les peuplades blondes de l’Europe du centre-ouest pour des « barbares » (qu’ils ont, au reste, civilisés). Bie plus tard, durant huit siècles, la péninsule ibérique hésita fortement entre culture arabo-musulmane et culture christiano-occidentale en médiévale gestation.
Les identités ont toujours besoin de frontières tranchées, rigides. Elles ont besoin, pour s’affirmer, pour se penser, d’une trop grande netteté qui nous « prend la tête ». Le nazisme n’a-t-il pas été, au fond, le dernier soubresaut en date (au combien dramatique) de l’unification allemande entamée par Bismarck au XIXe siècle (au travers du sentiment exacerbé, délirant de « germanité » associé à des mythes inventés de toute pièce) ?...





Tous les points de vue méritent d’être écoutés avec attention. En effet, ils ricochent les uns sur les autres ; ils s’interfécondent et ils sont susceptibles de s’agréger ; ils peuvent s’enrichir mutuellement et, en se fondant ensemble, donner lieu à des perspectives émergentes, passionnantes.
Même très partiellement, un point de vue émis en entraîne toujours un autre, ne serait-ce que par réaction (positive ou négative).





La force…quoi qu’on en dise, c’est elle qui gouverne encore le monde.
Et nous, nous nous nourrissons de mensonges, de dénis.





Laisser parler notre folie…Elle mène parfois à la sagesse.





Socrate a déclaré « tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien ».
Et, à partir de là, tout le monde s'est mis à croire qu'il savait tout.

















P. Laranco.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire