Si l’on se fie à « certaines
découvertes scientifiques », « il existe peut-être plus d’une version
de la réalité » !
En conséquence, nous voici amenés,
fort légitimement, à nous poser en bonne et due forme la question
suivante : « n’existerait-il pas, par hasard, plusieurs versions de
nous-même ? ».
Une telle question vous paraît
farfelue ?
Eh bien, qu’à cela ne tienne…ce
documentaire va se faire un devoir de vous détromper. Et, pour ce faire, il
n’hésitera pas à nous emmener « aux confins même de la physique du
cosmos ».
Pour nombre de spécialistes de la
physique la plus pointue, les « UNIVERS PARALLELES », en effet, apparaissent
comme de plus en plus envisageables.
Ecoutons, en premier lieu, Max
TEGMARK, un cosmologue du MIT. Sans rire, ce physicien tout ce qu’il y a de
plus compétent –véritable sommité en la matière – nous affirme mordicus que
« nous avons des doubles cosmiques, qui peuplent d’autres univers ».
Pour quelles raisons ? Eh bien,
parce que, tout bonnement, « notre univers est infini ».
Sachant qu’il « continue
indéfiniment dans toutes les directions », il est aisé de se le
représenter, ainsi que nous le suggère Max Tegmark, comme un énorme « tas
de cailloux », lesquels seraient de toutes les teintes. Supposons, alors,
que nous nous mettions en tête de chercher, à l’intérieur même de ce tas de
cailloux géant, une combinaison constituée de trois petites pierres situées les
unes près des autres, l’une orange, l’autre blanche et la troisième, noire.
Nous pourrions en dénicher, pour commencer, une…mais quant à la retrouver, la
chose serait, déjà, infiniment moins immédiate, moins facile ! Il s’agit
en effet d’une combinaison extrêmement rare et donc, la plupart du temps,
perdue, complètement disséminée dans l’océan de gravillons de toutes couleurs
qui constitue le tas immense. Il nous faudrait chercher pendant un laps de
temps considérable…mais nous finirions par trouver ; à coup sûr. C’est
mathématique.
Plus l’amas de cailloux sera grand,
étendu, plus nous aurons de chances, plus nous aurons d’opportunités de tomber,
de loin en loin, sur la combinaison recherchée – même si ce sera, tout de même,
de façon passablement rare.
Vous saisissez ce que cherche à vous
faire comprendre le brillant Max Tegmark ?
Le jeune homme escalade, sous nos
yeux, plusieurs monticules de gravier qui, tous, l’éloignent considérablement
de l’emplacement initial – celui où il avait trouvé et nous avait montré la
toute première combinaison tricolore (orange-blanc-noir). Dans aucun de ces
monticules, il ne déniche de combinaison semblable.
Il lui faudra s’éloigner encore
d’une distance fort respectable pour que la fameuse combinaison ressurgisse enfin
sous ses pas.
Là-dessus, Max nous rappelle qu’à
tout prendre, nous autres, êtres humains, ne sommes « que des amas
d’atomes ». Or, « toutes les combinaisons d’atomes –
qu’elles soient simples ou complexes – se répètent », dans le cadre
immense de notre Univers. C’est là une règle.
Les savants ont même réussi à
calculer le nombre d’années-lumière qui nous sépare de notre « clone
cosmique » le plus « proche » : il se monte à « 1 suivi d’un million de milliards de milliards de
zéros » ! Aucun danger
qu’il nous devienne un jour accessible, à ce compte-là ; on l’aura deviné
tout de suite.
Il faut, au surplus, tenir compte
d’un fait qui a lui aussi son importance : grâce au célèbre astrophysicien
Edwin HUBBLE, nous savons que l’Univers dans lequel nous vivons « n’est
pas statique ». Bien au contraire : il est la proie d’une EXPANSION,
qui a pour résultat que les galaxies s’éloignent de plus en plus les unes des
autres. Tout se passe donc, nous dit Tegmark, comme si notre fameux « tas de
cailloux » pris précédemment pour exemple, non content d’être déjà de
dimensions fort impressionnantes, reposait par-dessus le marché sur une sorte
de « tapis roulant » !
Conclusion : « on ne peut
atteindre l’au-delà de notre HORIZON COSMIQUE ».
On l’aura compris, je pense :
« ces univers nous sont, et nous demeureront, à jamais,
inaccessibles ».
Quittons à présent le sympathique
Max Tegmark pour la compagnie d’une autre sommité de la physique
contemporaine : le spécialiste des particules élémentaires Frank TIPLER.
Les particules sont régies par ce
qu’on appelle la MECANIQUE QUANTIQUE. L’un des fondements de cette mécanique
est L’EQUATION DE SCHRÖDINGER. Or, ce que cette équation pointe du doigt avec
insistance, c’est la profonde UBIQUITE DES PARTICULES ATOMIQUES.
Pour Frank Tipler comme, du reste,
pour tous ceux qui regardent l’Univers sous l’angle de la mécanique quantique,
le monde subatomique n’est en tout et pour tout
qu’ « une masse confuse de probabilités ».
Mais Tipler n’en reste pas là. Il
est l’un des assez rares théoriciens de la mécanique quantique à soutenir que
celle-ci ne se borne pas à régir le comportement des atomes, mais qu’elle va
jusqu’à S’APPLIQUER A TOUTE LA REALITE.
Audacieux, non ? Mais, pour
Tipler, tout est affaire d’OBSERVATION. En théorie quantique, le rôle de
l’observation, de la mesure est central, crucial. L’observation est un acte qui
modifie le comportement des choses qu’elle prend pour objets (à savoir, les
atomes). Tipler explique : « l’observation force, en quelque sorte,
la nature à faire un certain choix » parmi le chaos énorme de probabilités
qui constitue l’univers quantique.
Et tout se passe comme si ce choix –
induit par l’observation, par la mesure qui s’exerce – « annulait, en
apparence toutes les autres probabilités », les autres options, les autres
possibilités.
Cependant, dans l’absolu, ces
dernières demeurent pleinement existantes. Ce n’est pas parce qu’elles nous
sont cachées, voilées par cet « arbre dissimulateur de forêt » qu’est
notre perception qu’elles cessent pour autant d’être pleinement réelles !
La conséquence s’impose d’elle-même,
en toute logique, et Frank Tipler la proclame, la martèle : « il
existe plus d’un univers ».
Le monde qui nous entoure existe
dans une infinité de versions, qui sont les reflets de tous les possibles.
L’espace est, par voie de
conséquence, « rempli d’un nombre infini de copies de nous-mêmes »,
lesquelles existent simultanément, sans cependant savoir qu’elles existent
ensemble. Les univers parallèles, loin de s’annuler les uns les autres, SE
SUPERPOSENT.
Il est, dans une telle perspective,
parfaitement envisageable qu’à l’heure même où vous vous trouvez, par exemple,
en train de regarder tranquillement un film à la télé au centre de votre
confortable salon et au fond de votre canapé moelleux, un tyrannosaure soit en
train de traverser le même salon en fonçant de toute la vitesse de ses
monstrueuses pattes sur ce qui est, pour lui, dans son monde parallèle au
vôtre, le sol de sa savane ! Bien évidemment, il vous est impossible de le
soupçonner. A cause de vos sens, de votre façon de fonctionne, de votre nature.
Tipler conclut : « notre
univers ruse pour nous faire croire qu’il est l’unique réalité, tout comme dans
un dessin animé ; je suis, en réalité, composé d’une multitude
d’alter-egos, qui vivent dans différents univers parallèles quantique ».
Pour Max Tegmark aussi, des
particules élémentaires ubiquitaires ne peuvent que donner naissance à des
univers parallèles qui se superposent sans aucun contact. Le macrocosme n’étant
qu’un prolongement du microcosme quantique et ce dernier ayant, répétons-le,
une nature profondément ubiquitaire, il ne peut en aller autrement.
L’équation de Schrödinger prédit
l’état ubiquitaire du monde.
« Je suis fait de particules,
donc je peux me trouver en deux endroits à la fois ; c’est comme
ça ! » insiste encore Tegmark.
Et, « si nous ne percevons pas
cela, c’est parce que nous mesurons tout ».
Mais comment parvenir à débusquer
l’ubiquité du macrocosme ? Comment apporter de l’eau au moulin de la thèse
que défendent si ardemment Tipler et Tegmark ?
Un physicien a eu, figurez-vous,
l’audace de relever ce défi.
De quelle manière ? En
élaborant ce qu’il appelle lui-même une « expérience quantique ».
Cette expérience consiste à placer,
dans une puce de silicium, un résonateur métallique (qu’on veille à maintenir
isolé et « très froid », pour éviter toute mesure) et à diriger
ensuite sur ce dernier « un unique quantum d’énergie ». On constate
alors, ainsi que nous le montre le savant expérimentateur, que le résonateur en
question réagit de manière étrange, mais à ses yeux fort caractéristique :
il se met à osciller frénétiquement, et cette attitude porte témoignage du fait
qu’ « il reçoit et il rate simultanément » le quantum d’énergie
qui lui est envoyé. Dit en d’autres termes, c’est « entre deux
dimensions » qu’il oscille !
Voilà bien, indubitablement, la
démonstration qu’un objet appartenant, sans doute possible, au domaine du
macrocosme est susceptible de « se trouver, en même temps, en deux
endroits » !
Serait-ce une « fenêtre sur les
univers parallèles » ?
Ce n’est pas impossible. Quoique la
piste doive être creusée, étoffée.
Mais la mécanique quantique n’est
pas la seule réalité fondamentale du monde physique à impliquer, peut-être,
l’existence d’univers parallèles. Normalement, « il devrait exister un
jumeau d’ANTIMATIERE à notre univers » !
Oui, mais voilà, déplore une physicienne,
on constate qu’ « il a disparu ».
« Où sont passées, se
demande-t-elle, l’antimatière, les antiparticules » qui étaient présentes
aux tout premiers instants de l’Univers, au même titre que notre matière ?
Pour le savoir, cette scientifique a
créé « des nuées de mésons B et de mésons anti-B » dans un
accélérateur de particules. Cela lui a permis d’effectuer une découverte
appréciable : celle du fait que « l’anti-B se décompose un peu
plus vite que le B ». Cette « très légère dissymétrie » suffit à
donner « une petite longueur d’avance à la matière ».
Conclusion : « un éventuel univers d’antimatière ne nous menace sans
doute pas » ; ouf ! C’est fort heureux, car la matière et sa
jumelle négative ont la très fâcheuse habitude de s’annihiler mutuellement dès
l’instant où elles entrent en contact, en produisant d’énormes réactions
énergétiques qui se traduisent par des explosions.
Toutefois, pour en avoir le cœur net
de façon définitive, on a, au mois de mai 2011, chargé la navette spatiale
ENDEAVOUR de transporter vers la station spatiale internationale un appareil
désigné sous le sigle d’AMS. Peut-être ce dernier détectera-t-il, quelque part,
très, très loin, un univers d’antimatière ; sait-on jamais ?
En attendant, tournons-nous vers un
autre scientifique de renom : le russe Andrei LINDE, père de la THEORIE
INFLATIONNISTE.
Partant du constat que
« l’Univers est trop lisse et trop uniforme pour avoir été créé par un Big
bang », ce théoricien a élaboré un scénario visant à affiner le
« récit » scientifique de la naissance de notre univers.
Ce scénario inclut, certes, un Big bang,
mais il le complète par une idée nouvelle : au moment où notre univers
n’était encore guère plus grand qu’ « un morceau de sucre », il
a connu une INFLATION aussi énorme que brusque, et fulgurante, et c’est ce
processus qui explique qu’actuellement, « il semble en expansion constante
et perpétuelle ».
Pour Linde, « à tout moment,
une toute petite partie de notre univers est susceptible de connaître un tel
processus d’inflation brutale, de se gonfler de façon à atteindre des
proportions cosmiques » - ce qui, on s’en rend bien compte, n’apparait
guère comme très rassurant.
En fait, notre univers ressemble
furieusement à une bulle de savon, elle –même intégrée à l’intérieur d’un
ensemble beaucoup plus vaste et rempli de bulles jumelles, qui naissent, qui
s’enflent et qui éclatent sans discontinuer.
Et tout ce « petit » monde
est, comme le souligne Linde, aussi « fondamentalement » que
fabuleusement « instable ».
Ces multiples « bulles » sont toutes
les résultantes d’un seul et même phénomène : l’inflation.
Et, toujours dans cette perspective,
il n’y aura pas à s’étonner si, du jour au lendemain, sans crier le moins du
monde gare, notre fragile « bulle » se voit anéantie par l’irruption soudaine
d’une toute nouvelle bulle, soufflée par le processus d’inflation, et en cours
d’expansion accélérée !
Pour d’autres savants encore, notre
monde « à trois dimensions » ne serait pas, comme dans le cas
précédent, une « bulle », mais bien plutôt une « membrane »
d’énergie, qu’ils ont choisi d’appeler « MONDE-BRANE ».
Chaque monde-brane serait,
dans cette optique, « tridimensionnel », « flexible » et
susceptible de se rapprocher de ses confrères, jusqu’à « les
percuter ». Le Big bang lui-même ne serait pas autre chose qu’une de
ces « collisions » entre deux mondes-branes.
Les mondes-branes pourraient,
aux dires des savants, parfaitement être comparés aux vulgaires pages d’un
journal : c’est dire s’ils apparaissent étonnamment proches les uns des
autres. Nous ne serions, à vrai dire, séparés de notre monde-brane (à
savoir de notre univers parallèle) le plus proche que par une distance de
« moins d’un atome » ! Il n’en reste pas moins que percevoir sa
présence nous demeure interdit…La seule de ses manifestations à nous être
accessible à l’intérieur de notre propre dimension est, en fait, sa gravité. Et
figurez-vous que cette gravité porte un autre nom, qui va sans doute vous
étonner : la MATIERE NOIRE !
Audacieuse, folle, cette idée comme
quoi notre matière noire serait, en réalité, « une matière qui existerait
dans un autre univers » ? Voire…Peut-être, un jour, la vérité
surgira-t-elle enfin, du « fond d’un trou noir », à force d’études ?
Car, si l’on suit les méandres de
cette complexe théorie des mondes-branes, « quand deux branes se
trouvent épinglées, elles sont reliées par un TROU NOIR ».
Le jeune savant polonais Nikodem
POPLAWSKI se trouve être, justement, un grand spécialiste des trous noirs.
« Etudier le trou noir,
nous confie-t-il, c’est étudier la gravité ».
Un trou noir, dans l’optique
classique de la cosmologie, cela peut être défini comme « un point de
non-retour cosmique, recelant une singularité ».
Nikodem, pourtant, nous fait un
aveu, qui en dit long : »je n’aime pas les
singularités ! ».
Pour pallier cet écueil de la
singularité, qui le gêne (parce que, sans doute, trop abstraite, trop
strictement mathématique), le jeune savant polonais a pris le parti de s’appuyer
sur un phénomène bien physique, qu’il appelle LA TORSION DE L’ESPACE-TEMPS PAR
LA MATIERE.
« A l’intérieur d’un trou noir,
développe-t-il, il y a un mouvement de rotation terrible, qui a pour effet
d’opposer deux forces, la torsion et l’attraction gravitationnelle ; de
cela, il résulte, en définitive, que le cœur du trou noir s’ouvre en un
tourbillon ; ainsi, la matière passe de son trou noir originel à un TROU
BLANC qui, lui, se trouve de l’autre côté de ce vortex ; elle y est
recrachée, en quelque sorte ».
En suivant ce raisonnement, une
autre conclusion survient vite : « chaque trou noir produit un nouvel
univers ».
Pour Nikodem, somme toute, l’affaire
est assez simple : « notre univers a dû naître d’un trou noir qui se
trouve dans un autre univers, et qui s’est formé de la façon dont se forment
tous les trous noirs : à la suite de l’explosion d’une étoile ».
Et puis, à ce compte-là, pourquoi ne
pas, aussi, imaginer qu’un trou noir puisse nous permettre « d’envoyer des
messages dans un monde parallèle » ?
La chose n’a vraiment rien
d’invraisemblable si l’on considère que, contrairement à ce que le grand public
serait tenté de croire, « tout ce qui est happé à l’intérieur d’un trou
noir n’y disparait pas ». On sait maintenant qu’il y reste, toujours,
« de l’INFORMATION, quoique très déformée ». Alors ?... Pourquoi
n’envisagerait-on pas qu’elle soit susceptible de « réapparaître dans un
trou blanc » ?
Il se trouve qu’il existe,
« aux confins du cosmos », d’obscures et puissantes « explosions
d’énergie », que l’on désigne par le nom de RAYONS GAMMA.
Qui sait si elles ne proviennent pas
de l’univers qui a donné naissance au nôtre ? Qui peut être sûr, dans
l’état actuel des choses, qu’ils ne constituent pas une sorte de gigantesque
« message en morse » ?
Les mondes parallèles ont
manifestement le vent en poupe chez les scientifiques.
« Aujourd’hui, nous sommes
presque certains que notre univers n’est pas la seule chose qui existe »,
conclut Morgan FREEMAN, le brillant présentateur de ce documentaire.
Et Max Tegmark de renchérir :
« quand deux choses se passent en même temps, nous n’en voyons
qu’une ». A bon entendeur…
P. Laranco.
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