LA CHIMÈRE.
Dans le vide
de la lumière
on court
jusqu’à n’en
plus pouvoir ;
on n’en
finit pas de bondir,
de glisser
vers des horizons
abritant
des mirages
clairs
au fond d’immenses
glacis nus
surfaces
cirées et glacées
que l’on
traverse en pure perte.
Dans le vide
de la lumière
on s’enfonce,
car tout est creux
comme en une
coque de noix
ou
à l’intérieur
d’un tunnel
qui
soi-disant vous conduirait
mais ne vous
conduit
nulle part.
On est lancé
à fond de train
à la poursuite
d’illusions,
d’objets
dont les brillants contours
et masses
semblent à tout coup
saisis d’un
brusque mouvement
d’évanouissement,
de recul
dès lors que
vous vous
approchez
en croyant
les avoir
atteints.
Il arrive
parfois aussi
qu’on
rencontre des escaliers
monumentaux,
intimidants
qui barrent
l’horizon en sphinx
et vous
invitent incontinent
à grimper
leurs degrés trop hauts,
trop étroits
ou trop biscornus
jusqu’à
complet épuisement,
souffle
court, élan fauché net
et muscles
dévitalisés
dans le vent
des cimes râpeux
qui tourne –
et sans cesse s’envole !
Dans le
grand vide lumineux,
ce lieu sans
localisation,
cette
immensité délestée –
doux et scialytique néant –
l’on poursuit
des rêves sans fin
et sans suite, insubstantiels
qui se nourrissent à la clarté,
qui vivent de vent et d’embruns,
de simple espace
en expansion,
d’élastique extension
qui fuit
tel un moutonnement neigeux,
un floconnement
de la nue.
On s’éparpille et l’on s’épand,
l’on se disperse dans l’azur,
dans la faïence immaculée,
parmi les pâles filaments
et l’on s’éprend
de l’étendue
dont vous caresse
le duvet ;
le voyage
défie le temps.
Nulle escale et nul autre but
que la chimère au brumeux chant
toujours fichée
dans les lointains
comme une promesse indistincte !
Texte et photo : Patricia Laranco
(Tous droits réservés / All rights reserved).
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