On
nous donne (ou plutôt, on nous prête) la vie.
A charge pour nous, une fois qu'on l'a, de lui donner (prêter) un sens.
A charge pour nous, une fois qu'on l'a, de lui donner (prêter) un sens.
Pour
beaucoup trop de gens, ce qu’ils n’ont pas l’habitude de voir n’est pas censé
exister.
Il
vaut mieux ne jamais considérer quoi (ni qui) que ce soit d’une façon trop
tranchée.
Les
femmes on tellement l’habitude que les hommes parlent d’elles – et pour
elles !
Pensée :
action de tourner en rond à l’intérieur de son propre cerveau.
S’évader
du réel…n’est-ce pas l’obsession de tout créatif ?
Paraître
et être sont deux états aussi éloignés l’un de l’autre que le sont la condition
de carpe et celle de lapin.
Ce
qui parait est, par essence, une sorte de tromperie qui s’adresse aux sens, à
leurs limitations multiples, et en procède. A moins que ce ne soit une version
parcellaire, incomplète de ce qui est vraiment.
Partez
donc du principe que rien de ce qui constitue le monde (nous y compris) ne fait
autre chose que se contenter de paraitre. Ce qui veut aussi dire que l’univers
nous trompe, qu’il s’amuse à faire de nous ses dupes.
Quand
bien même le fait-il de manière très subtile, cela n’en est pas moins vrai.
Aussi
la seule réplique à lui opposer réside-t-elle dans le doute.
Douter
de ce que proposent les sens, tout autant que des idées toutes faites. Ne se
fier ni au regard, ni aux sens, ni aux sensations, ni aux certitudes, ni aux
réflexes, ni aux autres automatismes. D’abord, parce qu’ils ne sont que des
émanations de notre cerveau, et donc, d’un mode de perception qui nous est bien
trop spécifique.
Ne
croire qu’en l’être et en son insondable, immense, éternelle part de mystère,
d’opacité infranchissable.
Relativiser
toujours les données de notre propre perception ; en demeurer (autant que
faire se peut, bien sûr) à une distance circonspecte.
S’impliquer
le moins possible dans la tromperie universelle qui est celle du paraitre (du
para-être).
C’est,
déjà, une manière d’avancer (si modeste soit-elle).
L’écologie
et le jardinage ne sont-ils pas un peu à la « gauche caviar » ce que
sa bergerie était à la reine Marie-Antoinette ?
Tout
changement nous confronte, d’abord, à la disparition d’un état et donc,
forcément, au caractère inéluctable de la fin des choses. Voilà pourquoi les
gens s’accrochent tellement à leurs habitudes, à ce qui leur est connu,
familier, à ce qui leur parait inébranlable. Voilà pourquoi l’immobilisme –
même un peu grisâtre – de la routine cyclique les rassure. Ils se ferment aux
nouveautés et s’enferrent dans le conservatisme.
Fuir
la compagnie des Hommes, n’est-ce pas fuir, d’abord, celle de leur mesquine, de
leur insupportable convoitise mimétique ?
Tous
les systèmes dépassés, obsolètes et toutes les notions (dépassées, obsolètes
elles aussi) qui les sous-tendent ne se rendent jamais au mouvement invincible
de l’évolution, du sens de l’Histoire sans d’âpres batailles, des résistances
obstinées.
Ainsi,
la notion de nation.
Franchement,
en Occident, les classes riches, aisées, de même que les classes moyennes
ressentent à l’endroit des pauvres (que ce soit ceux appartenant au
« Quart-monde » ou ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont issus des
« pays en voie de développement ») ce que l’on pourrait appeler une
« phobie », une « répulsion ». La pauvreté, dans nos
sociétés ultra-sécurisées et ultra-hygiénistes
d’abondance matérielle et de surconsommation facile, se doit de demeurer
discrète, car elle choque et donc, « agresse ». Comme au XIXe siècle,
elle fait, plus ou moins consciemment, figure de « tare », de
souillure, de « boulet », et ceux qui la subissent, de « classes
dangereuses » à tous les points de vue. Plus que jamais, elle représente
la « malchance », le « péril » (à cause de l’envie poussant
au vol, ou à la révolte, ou à la bêtise), l’anti-mode de vie idéal du
« ici, tout est ordre et beauté ; luxe, calme, volupté » si cher
aux bourgeois de tous niveaux. SDF, chômeurs, aussi bien que réfugiés syriens
ou autres en savent quelque chose.
L’incomplétude des choses, telles qu'elles se
présentent toujours à nous. Telles qu'elles contrarient notre aspiration
fiévreuse à la fusion; notre bizarre faim de Tout.
N'est-ce pas elle qui mobilise, aiguillonne sans
arrêt l'essence du Désir ? N'est-ce pas elle qui nous rend rétifs à notre
finitude ultime, si têtus dans notre persévérance à continuer d'être ?
Le monde passe son temps à nous proposer des
choses à compléter.
Nous n'en avons jamais fini de compléter tous
azimuts. D'essayer de jeter des liens. Comme on jette des filets de pêche.
C'est là, me semble-t-il, un des grands moteurs de notre "flèche de
vie". Et nous pardonnons mal à ce moteur le fait qu'un jour, il doive
tomber en panne.
On ne
fait jamais ce qu'on doit faire, ce qu'on veut faire, mais ce qu'on PEUT faire.
Ne vous
méprenez pas, le monde des poètes et autres artistes est un monde dur.
Constitué de gens nombrilistes, inquiets, fragiles, en quête d’équilibre.
Contre toute attente, parfois terriblement, étonnamment mesquins. Qui adorent
être soutenus, mais rechignent à soutenir en retour. Qui adorent recevoir, mais
n’aiment que très modérément donner, rendre. Qui se « victimisent »
et donnent volontiers dans une forme de
mégalomanie plaintive. Ceci peut entretenir, parfois, des ambiances passablement « nocives ». Parce que
vous vous y sentez terriblement seul(e), et que le « vampirisme » y
abonde. Le fait est que nombre de « créatifs » frôlent l’autisme,
voire la psychopathie. Mais leur immaturité leur permet-elle seulement de s’en
rendre compte ?
Dire des choses non françaises avec des mots français...pas toujours
très facile !
Les choses sont beaucoup plus ambigües qu’on ne se l’imagine. Les
frontières nettes et les lignes de démarcations de tous ordres, c’est, pour une
bonne part, notre cerveau, notre esprit qui les construit.
L’univers, ramené à se plus simple expression (connue), n’est qu’un
germe, une fluctuation subatomique qui « explose » et, ainsi, libère
le foisonnement de sa diversité. Un peu comme un corps biologique construit,
pour une bonne part, à partir des « instructions », des informations
de sa double hélice d’ADN, infime.
Toute diversité est susceptible d’être ramenée à son unité première.
Même si, bien entendu, le chemin dans ce sens peut être très tortueux, très
retors.
Désormais, aucune philosophie digne de ce nom ne peut être sans
s’appuyer sur les sciences et sur leurs découvertes contemporaines prodigieuses.
Idéalement, tout texte à prétention « philosophique » ne
devrait-il pas être hérissé de points d’interrogation ?
P. Laranco.
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