jeudi 19 mai 2016

Quelques considérations....

On nous donne (ou plutôt, on nous prête) la vie.
A charge pour nous, une fois qu'on l'a, de lui donner (prêter) un sens.




Pour beaucoup trop de gens, ce qu’ils n’ont pas l’habitude de voir n’est pas censé exister.





Il vaut mieux ne jamais considérer quoi (ni qui) que ce soit d’une façon trop tranchée.





Les femmes on tellement l’habitude que les hommes parlent d’elles – et pour elles !






Pensée : action de tourner en rond à l’intérieur de son propre cerveau.





S’évader du réel…n’est-ce pas l’obsession de tout créatif ?





Paraître et être sont deux états aussi éloignés l’un de l’autre que le sont la condition de carpe et celle de lapin.
Ce qui parait est, par essence, une sorte de tromperie qui s’adresse aux sens, à leurs limitations multiples, et en procède. A moins que ce ne soit une version parcellaire, incomplète de ce qui est vraiment.
Partez donc du principe que rien de ce qui constitue le monde (nous y compris) ne fait autre chose que se contenter de paraitre. Ce qui veut aussi dire que l’univers nous trompe, qu’il s’amuse à faire de nous ses dupes.
Quand bien même le fait-il de manière très subtile, cela n’en est pas moins vrai.
Aussi la seule réplique à lui opposer réside-t-elle dans le doute.
Douter de ce que proposent les sens, tout autant que des idées toutes faites. Ne se fier ni au regard, ni aux sens, ni aux sensations, ni aux certitudes, ni aux réflexes, ni aux autres automatismes. D’abord, parce qu’ils ne sont que des émanations de notre cerveau, et donc, d’un mode de perception qui nous est bien trop spécifique.
Ne croire qu’en l’être et en son insondable, immense, éternelle part de mystère, d’opacité infranchissable.
Relativiser toujours les données de notre propre perception ; en demeurer (autant que faire se peut, bien sûr) à une distance circonspecte.
S’impliquer le moins possible dans la tromperie universelle qui est celle du paraitre (du para-être).
C’est, déjà, une manière d’avancer (si modeste soit-elle).





L’écologie et le jardinage ne sont-ils pas un peu à la « gauche caviar » ce que sa bergerie était à la reine Marie-Antoinette ?






Tout changement nous confronte, d’abord, à la disparition d’un état et donc, forcément, au caractère inéluctable de la fin des choses. Voilà pourquoi les gens s’accrochent tellement à leurs habitudes, à ce qui leur est connu, familier, à ce qui leur parait inébranlable. Voilà pourquoi l’immobilisme – même un peu grisâtre – de la routine cyclique les rassure. Ils se ferment aux nouveautés et s’enferrent dans le conservatisme.






Fuir la compagnie des Hommes, n’est-ce pas fuir, d’abord, celle de leur mesquine, de leur insupportable convoitise mimétique ?





Tous les systèmes dépassés, obsolètes et toutes les notions (dépassées, obsolètes elles aussi) qui les sous-tendent ne se rendent jamais au mouvement invincible de l’évolution, du sens de l’Histoire sans d’âpres batailles, des résistances obstinées.
Ainsi, la notion de nation.





Franchement, en Occident, les classes riches, aisées, de même que les classes moyennes ressentent à l’endroit des pauvres (que ce soit ceux appartenant au « Quart-monde » ou ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont issus des « pays en voie de développement ») ce que l’on pourrait appeler une « phobie », une « répulsion ». La pauvreté, dans nos sociétés ultra-sécurisées et ultra-hygiénistes  d’abondance matérielle et de surconsommation facile, se doit de demeurer discrète, car elle choque et donc, « agresse ». Comme au XIXe siècle, elle fait, plus ou moins consciemment, figure de « tare », de souillure, de « boulet », et ceux qui la subissent, de « classes dangereuses » à tous les points de vue. Plus que jamais, elle représente la « malchance », le « péril » (à cause de l’envie poussant au vol, ou à la révolte, ou à la bêtise), l’anti-mode de vie idéal du « ici, tout est ordre et beauté ; luxe, calme, volupté » si cher aux bourgeois de tous niveaux. SDF, chômeurs, aussi bien que réfugiés syriens ou autres en savent quelque chose.





L’incomplétude des choses, telles qu'elles se présentent toujours à nous. Telles qu'elles contrarient notre aspiration fiévreuse à la fusion; notre bizarre faim de Tout.
N'est-ce pas elle qui mobilise, aiguillonne sans arrêt l'essence du Désir ? N'est-ce pas elle qui nous rend rétifs à notre finitude ultime, si têtus dans notre persévérance à continuer d'être ?
Le monde passe son temps à nous proposer des choses à compléter.
Nous n'en avons jamais fini de compléter tous azimuts. D'essayer de jeter des liens. Comme on jette des filets de pêche. C'est là, me semble-t-il, un des grands moteurs de notre "flèche de vie". Et nous pardonnons mal à ce moteur le fait qu'un jour, il doive tomber en panne.





On ne fait jamais ce qu'on doit faire, ce qu'on veut faire, mais ce qu'on PEUT faire.





Ne vous méprenez pas, le monde des poètes et autres artistes est un monde dur. Constitué de gens nombrilistes, inquiets, fragiles, en quête d’équilibre. Contre toute attente, parfois terriblement, étonnamment mesquins. Qui adorent être soutenus, mais rechignent à soutenir en retour. Qui adorent recevoir, mais n’aiment que très modérément donner, rendre. Qui se « victimisent » et donnent volontiers dans une forme de mégalomanie plaintive. Ceci peut entretenir, parfois, des ambiances  passablement « nocives ». Parce que vous vous y sentez terriblement seul(e), et que le « vampirisme » y abonde. Le fait est que nombre de « créatifs » frôlent l’autisme, voire la psychopathie. Mais leur immaturité leur permet-elle seulement de s’en rendre compte ?





Dire des choses non françaises avec des mots français...pas toujours très facile !





Les choses sont beaucoup plus ambigües qu’on ne se l’imagine. Les frontières nettes et les lignes de démarcations de tous ordres, c’est, pour une bonne part, notre cerveau, notre esprit qui les construit.
L’univers, ramené à se plus simple expression (connue), n’est qu’un germe, une fluctuation subatomique qui « explose » et, ainsi, libère le foisonnement de sa diversité. Un peu comme un corps biologique construit, pour une bonne part, à partir des « instructions », des informations de sa double hélice d’ADN, infime.
Toute diversité est susceptible d’être ramenée à son unité première. Même si, bien entendu, le chemin dans ce sens peut être très tortueux, très retors.






Désormais, aucune philosophie digne de ce nom ne peut être sans s’appuyer sur les sciences et sur leurs découvertes contemporaines prodigieuses.





Idéalement, tout texte à prétention « philosophique » ne devrait-il pas être hérissé de points d’interrogation ?





P. Laranco.








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