Première journée d’été –
le ciel est une bouillie flasque
et moite de gris et de blanc,
tout y résonne à qui mieux-mieux ;
les sons
semblent multipliés :
ronronnements d’avion sourds,
chocs d’ustensiles de métal
manipulés dans les logis ;
cris d’enfants traversant les cours
effilochés par le vent mou
qui les emporte et les défait,
les dissémine au fond des cieux.
L’air
est un vaste dôme flou,
un bulbe qui s’étend très loin
mais qui emprisonne pourtant
comme en un étau, la cité ;
toutes les fenêtres ont poussé
leurs volets comme leurs carreaux
pour se répondre, en un concert
de béances abandonnées,
de souffles pareils à envols
qui transforment les logements
en enfilades d’appels d’air.
On dirait
que le monde attend,
mi calme, mi surexcité,
balancé
dans un grand hamac
moiré, démesurément creux
où s’entremêlent, réunis
le néant
et la plénitude !
Patricia
Laranco,
le 07 juin 2014.
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